L’UFV mène l’action en faveur de l’agriculture verticale


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Lenore Newman aime la laitue bien verte, croquante et savoureuse, mais il est difficile de trouver de bonnes laitues. Celles que nous mangeons proviennent en grande partie de Californie, et Mme Newman, qui est directrice du Food and Agriculture Institute (FAI) de l’Université Fraser Valley (UFV), estime qu’elles ne sont pas à la hauteur des attentes.

« La laitue a une durée de conservation d’environ douze jours, au maximum, et il faut compter environ huit jours pour qu’elle arrive chez nous », explique Mme Newman, qui est aussi titulaire d’une Chaire de recherche du Canada en innovation alimentaire et agricole. « Les laitues présentent une pourriture importante à leur arrivée. L’usine de Richmond en élimine environ 30 % avant de les envoyer aux épiceries, et elles ont souvent l’air d’avoir été mangées parce que les feuilles enveloppantes ont disparu. »

« Ainsi, on paie pour importer des laitues gâtées dont on jette une grande partie à la poubelle, et ce qui reste est amer et coriace. »

C’est l’une des raisons pour lesquelles Mme Newman et son équipe sont des défenseurs passionnés de l’agriculture verticale. Ils croient que la Colombie-Britannique devrait pouvoir produire tous les fruits et légumes de haute qualité dont elle a besoin, et c’est ce qu’ils s’efforcent de démontrer aux partenaires de l’industrie agricole en menant un processus de mobilisation du public. Le 4 décembre, ils ont tenu un groupe de discussion qui réunissait des personnes s’intéressant à l’agriculture verticale.

Lenore Newman, directrice du Food and Agriculture Institute de l’UFV
Lenore Newman, directrice du Food and Agriculture Institute de l’UFV

« Nous devons souvent composer avec des pénuries de fruits et légumes frais de Californie en raison de la sécheresse et d’éclosions de ravageurs, entre autres. Il est donc judicieux de trouver des manières de produire des aliments locaux, à l’intérieur, dans des environnements contrôlés », dit Alesandro Glaros, associé de recherche de niveau postdoctoral au FAI et responsable de la recherche en agriculture verticale. « En ce moment, nous expliquons aux gens les avantages de l’agriculture verticale et nous sommes à l’écoute des préoccupations liées à cette technologie, afin de trouver des manières de les surmonter. »

L’agriculture verticale repose sur l’utilisation de tablettes superposées et sur la culture hydroponique, aéroponique ou aquaponique pour cultiver de nombreuses plantes dans un espace restreint. La faible empreinte terrestre est un avantage considérable. M. Glaros ajoute que l’agriculture verticale consomme très peu d’eau et ne nécessite aucun pesticide, et qu’elle suscite beaucoup d’enthousiasme et d’effervescence en ce moment.

Malgré la faible empreinte terrestre de l’agriculture verticale et la petite taille des installations de production comparativement aux serres traditionnelles, il est difficile de trouver de l’espace, en particulier dans la réserve de terres agricoles. Des questions se posent quant à la manière dont l’agriculture verticale pourrait coexister avec les terrains industriels et résidentiels. Pourrait-on offrir des incitations aux promoteurs pour qu’ils intègrent l’agriculture verticale dans un projet de copropriété, par exemple?

La Colombie-Britannique est en train de rattraper les autres régions du Canada en matière d’agriculture verticale, et Mme Newman souligne que certaines personnes attendent avec impatience que cette activité prenne son essor. Selon elle, il n’y a pas lieu de craindre les nouvelles technologies d’agriculture verticale, car on connaît déjà les serres et la culture toute l’année.

Mme Newman ajoute qu’il existe un argument de santé publique en faveur de l’agriculture verticale.

« Nous avons réalisé une étude pour BC Coastal Health qui montre qu’en hiver, les gens évitent d’acheter certains aliments sains à l’épicerie parce que les produits de Californie ne sont pas assez bons. Ils regardent la laitue en janvier, elle coûte cher et n’est pas belle, alors ils préfèrent s’en passer. »

« C’est un problème parce que les Canadiens mangent environ deux fois plus de protéines que ce dont ils ont besoin, et mangent trop de glucides parce qu’ils sont bon marché et abondants. En revanche, nous ne mangeons qu’un tiers des fruits et légumes que nous devrions consommer. »

La bonne nouvelle, c’est que l’agriculture verticale arrive. Lentement, certes, mais les conditions sont réunies pour qu’elle prospère. Les systèmes d’éclairage DEL, qui sont indispensable à la culture intérieure, ont baissé de prix au cours des deux dernières décennies, et selon Mme Newman, il s’agissait du plus gros obstacle.

« Nous cultivons déjà des légumes à l’intérieur, comme des poivrons et des concombres. Nous pouvons aussi cultiver de la laitue, des légumes-feuilles, des fines herbes et des petits fruits comme les fraises. Tous les fruits et légumes ne se prêtent pas à la culture intérieure, mais il y en a beaucoup. »

Mme Newman compare le processus à la rénovation d’une maison et laisse entendre que nous en sommes à mi-chemin. Des fermes verticales sont en construction en Colombie-Britannique, et d’ici cinq ans, elle pense que nous produirons toutes nos laitues à l’échelle nationale.

« Le Québec a une longueur d’avance sur nous. À l’heure actuelle, 50 % des légumes-feuilles consommés au Québec sont cultivés dans la province. Ce pourcentage est passé de zéro à 50 très rapidement, et je m’attends à ce qu’il se passe la même chose ici. »

Pour en apprendre davantage au sujet des travaux menés à l’UFV dans le domaine de l’agriculture verticale, consultez le site Web https://ufv.ca/food-agriculture-institute/the-research/indoor-agriculture/vertical-farming/ [en anglais seulement].


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