Histoires d’innovation
Margaret Taylor | Nudemarkt
En 2018, Margaret Taylor a démarré son entreprise, Nudemarkt, en Alberta, animée du désir créer un produit unique avec un emballage zéro déchet : du beurre d’arachides 100 % naturel.
« Tout le monde a une quelconque relation avec le beurre d’arachides. C’est un aliment de base du garde-manger, et si je peux communiquer avec les gens grâce à quelque chose que tout le monde connaît et comprend, alors je peux entamer une conversation. D’où l’idée du beurre d’arachides. »
Cette « conversation », explique Mme Taylor, porte sur l’impact que nos choix comme consommateurs peuvent avoir sur l’environnement et sur le fait que quelques petits changements peuvent avoir un effet positif.
« Nudemarkt fabrique du beurre d’arachides pour les gens qui se préoccupent de leur alimentation et qui ont à cœur de faire des choix socialement responsables pour la planète. Nous nous soucions des consommateurs, mais nous nous faisons aussi un devoir de changer la donne dans la chaîne d’approvisionnement afin que les consommateurs puissent éprouver la satisfaction de contribuer à un changement à grande échelle. Notre beurre d’arachides est sain à la fois pour les gens et pour la planète. »
Mme Taylor explique que même le contenant dans lequel se trouve le beurre d’arachides de son entreprise joue un rôle dans cette conversation cruciale.
« Mon logo symbolise l’économie circulaire. Je m’efforce de réutiliser les choses le plus possible pour donner plus d’une vie aux produits, d’où l’utilisation de pots en verre. Jusqu’à il y a quelques mois, je fabriquais même les sceaux de sécurité à partir de vieilles étiquettes que je ne pouvais plus utiliser parce qu’elles ont changé. C’est l’ultime raison d’être de Nudemarkt : modifier les comportements des consommateurs et des grandes entreprises pour qu’ils cadrent mieux avec le principe de l’économie circulaire. »
Toutefois, le beurre d’arachides de Nudemarkt ne vise pas qu’à encourager des comportements écologiques; en plus d’être délicieux et adoré de tous ceux qui l’essaient, il est unique et innovateur dans la manière dont il est produit.
« À l’épicerie, on trouve des beurres d’arachides qui sont sans doute beaucoup moins chers que le mien, des beurres d’arachides biologiques et de nombreux beurres d’arachides naturels. Cependant, la plupart d’entre eux contiennent de l’huile de soya ou de canola ou d’autres huiles plutôt que de l’huile d’arachides. »
Mme Taylor n’utilise que des arachides rôties à sec provenant des États-Unis. Malheureusement, elle est incapable de s’approvisionner au Canada en raison de l’offre limitée d’arachides cultivées de ce côté-ci de la frontière.
« Une grande partie des arachides naturelles qu’on trouve ici proviennent de Chine ou d’Amérique du Sud et non des États-Unis. Surtout les arachides biologiques. Aucun beurre d’arachides biologique n’est fabriqué à partir d’arachides des États-Unis. Elles sont beaucoup trop chères. Je n’ajoute pas non plus d’agents de remplissage. Je suis totalement honnête quant au contenu. C’est du beurre d’arachides, et rien d’autre. »
Interrogée sur les leçons tirées en cours de route, Mme Taylor admet qu’il y a beaucoup de paperasserie et de défis à relever lorsqu’on essaie de changer la donne avec un produit.
« Quand on dirige une entreprise qui s’efforce d’améliorer la vie des gens, leur santé et celle de la planète, on se heurte à une lourde bureaucratie. Mais surtout, votre chaîne d’approvisionnement risque de vous laisser tomber si les changements que vous cherchez à apporter sont incompatibles avec sa marge bénéficiaire. »
Mme Taylor est fière de ce qu’elle a réussi à accomplir en si peu de temps.
« Je suis fière du chemin que j’ai parcouru. Je suis aussi fière d’inciter les gens à réfléchir à la composition des produits qu’ils consomment. Avant, on se disait qu’un pot en plastique et un pot en verre, c’était du pareil au même. Aujourd’hui, on sait que le verre est un meilleur choix. Je suis fière d’avoir pu entamer cette conversation sur la réutilisation afin d’éviter que les contenants aboutissent directement dans le bac de recyclage ou même à la poubelle. »
À l’heure actuelle, Mme Taylor a un employé à temps plein et fait affaire avec plusieurs entrepreneurs qui accomplissent du travail occasionnel pour elle. Elle projette maintenant une vaste expansion à l’échelle du pays.
« Je veux vendre partout au Canada et percer le marché des États-Unis. Je veux voir mon beurre d’arachides dans toutes les épiceries parce que si mon entreprise devient assez grande, je pourrai véritablement changer les choses dans la chaîne d’approvisionnement. »
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