Open Food Network Canada

Un projet vise à déterminer le potentiel de marché d’une norme de données commune

Posted: Juil 12, 2023

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Simplifier les outils numériques pour les agriculteurs et les petites entreprises alimentaires

Un projet vise à déterminer le potentiel de marché d’une norme de données commune

Par Lilian Schaer

Pendant la pandémie de COVID-19, les agriculteurs et les petites entreprises alimentaires se sont rués sur le commerce électronique et d’autres outils numériques pour profiter de nouveaux moyens de rejoindre leurs clients.

Toutefois, en raison de la fragmentation du marché numérique, les utilisateurs recourent à une multitude de plateformes différentes pour vendre leurs produits en ligne – des plateformes qui ne peuvent interagir ou communiquer entre elles, de sorte qu’il est difficile pour des acheteurs comme les centres alimentaires, par exemple, de s’approvisionner directement et à grande échelle auprès des exploitations agricoles et des entreprises alimentaires locales.

La solution, croit David Thomas de l’organisme Open Food Network Canada, réside dans la norme ouverte du Data Food Consortium (DFC), une norme de données commune qui permettrait aux différentes plateformes de commerce électronique de communiquer entre elles simplement et facilement.

« Le logiciel que nous proposons permet essentiellement de créer des places de marché en ligne hétérogènes et des réseaux de vente régionaux afin de faciliter le partage d’informations entre les plateformes alimentaires locales et les différents outils numériques, explique M. Thomas. De manière plus générale, nous sommes un organisme à vocation sociale, et ce qui nous intéresse fondamentalement, c’est de soutenir le développement de chaînes d’approvisionnement agroalimentaires locales courtes. »

En France et au Royaume-Uni, l’organisme de M. Thomas, Open Food Network, a été le fer de lance du développement d’un système standard ouvert – la norme ouverte DFC – qui, selon lui, offre une « fonctionnalité de type Hootsuite », en référence à une application populaire qui permet aux responsables des médias sociaux de mettre à jour et de gérer tous leurs comptes de médias sociaux sur un seul tableau de bord, ce qui éviterait aux fournisseurs de produits alimentaires d’avoir à gérer manuellement leurs stocks sur différentes plateformes.

« Pour que ce système devienne la norme en Amérique du Nord, il doit être adopté par d’autres plateformes dans ce secteur », dit M. Thomas, qui souligne le succès de ce modèle en France et au Royaume-Uni [en anglais seulement], où des consortiums de données ont rassemblé des acteurs et des plateformes.

Pour déterminer la faisabilité d’une telle approche au Canada, M. Thomas a reçu du financement de l’Initiative ontarienne pour la recherche agroalimentaire, administrée par Bioenterprise Canada, pour la conduite d’une étude de validation du marché [en anglais seulement] en Ontario.

La première moitié du projet a consisté à s’entretenir avec des acteurs de l’alimentation locale, comme des agriculteurs, des marchés de producteurs et des coordonnateurs de centres alimentaires, afin d’en savoir plus sur leurs expériences en matière d’outils numériques et sur les difficultés qu’ils rencontrent. La deuxième moitié du projet a consisté à établir des liens avec des places de marché alimentaires en ligne comme Local Line et Local Food Marketplace, des plateformes de gestion agricole et des fournisseurs de services logistiques afin d’évaluer leur intérêt pour le concept d’une norme commune et ouverte.

« Les intervenants de l’Ontario nous ont fait savoir qu’ils apprécient les outils numériques, mais qu’ils rencontrent d’importants problèmes d’interopérabilité, en particulier ceux qui souhaitent vendre sur plusieurs plateformes, dit M. Thomas. Nous avons aussi reçu une réponse positive de l’industrie, qui estime qu’une norme commune résoudrait ces problèmes et ouvrirait la voie à de nouvelles fonctionnalités et possibilités de croissance; elle se pose toutefois des questions sur la gestion et la gouvernance des données. »

Le projet a permis de valider la nécessité d’élaborer et d’adopter des normes, mais la prochaine étape de l’initiative est résolument plus complexe, ajoute-t-il. À titre d’organisme sans but lucratif, Open Food Network Canada est un interlocuteur tout désigné pour mener cette conversation, mais un soutien financier de la part des gouvernements et d’investisseurs sera sans doute nécessaire pour encourager l’adoption de la norme et l’engagement de l’industrie.

À court terme, l’équipe de M. Thomas travaille à l’intégration de sa plateforme avec un outil de gestion agricole libre appelé LiteFarm afin de démontrer le type de fonctionnalité auquel la norme ouverte DFC peut donner accès.

Le financement au titre de l’Initiative ontarienne pour la recherche agroalimentaire a été essentiel pour mobiliser les intervenants et le matériel, et M. Thomas étudie maintenant les services offerts dans le cadre de l’adhésion à Bioenterprise, le Réseau foodtech et agtech du Canada, qui accompagne le financement du projet.

« Nous sommes reconnaissants de l’occasion qui nous est donnée de participer et d’explorer les relations que Bioenterprise peut établir pour nous aider à faire avancer nos projets », dit-il.

Le financement de l’Initiative ontarienne pour la recherche agroalimentaire provient du Partenariat canadien pour l’agriculture (le Partenariat), un investissement de 3 milliards de dollars sur cinq ans (2018-2023) effectué par les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux pour renforcer le secteur de l’agriculture, de l’agroalimentaire et des produits agro-industriels, de manière à assurer l’innovation, la croissance et la prospérité soutenues. Les points de vue exprimés précédemment sont ceux du bénéficiaire et ne reflètent pas nécessairement ceux des gouvernements du Canada et de l’Ontario.

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