Nouvelles technologies susceptibles de raccourcir les cycles de culture
Par Lilian Schaer pour Bioenterprise
Une jeune entreprise de la Colombie-Britannique s’efforce de mettre sur le marché deux nouvelles technologies grâce auxquelles les plantes de grande culture seraient prêtes à être récoltées plus rapidement et qui permettraient de régénérer le sol.
Le produit phare de la société Organic Path est un biostimulant à base de minéraux, de vitamines, d’huiles et d’extraits naturels qui améliore la croissance et la santé des plantes. L’agent de surface permet aussi d’apporter plus efficacement d’autres intrants comme des éléments nutritifs ou des produits de protection des cultures directement aux végétaux ou dans le sol.
« Ce produit aide à accroître les rendements pour les producteurs tout en réduisant la quantité d’intrants chimiques qui entrent dans le sol », explique le cofondateur d’Organic Path, Tyler Mackay. Il ajoute que la formule originale a été mise au point par un agriculteur progressiste et par un professeur de chimie de l’environnement et de chimie analytique qui cherchaient à améliorer les pratiques d’agriculture durable.
Une technologie de laser photoacoustique qui permet aux plantes d’absorber les éléments nutritifs plus rapidement est complémentaire au biostimulant. Elle a été inventée par un chirurgien cardiaque dans le domaine biomédical afin d’améliorer la biodisponibilité des médicaments chez les patients.
Organic Path utilise les formules des nutriments et ajoute l’intensification et l’amplification laser, ce qui stimule et réorganise les molécules, améliorant ainsi l’apport et l’absorption des nutriments vitaux dans le système végétal.
Les capacités d’absorption des tissus humains et végétaux présentent de nombreuses similitudes. Selon M. Mackay, des essais préliminaires de la technologie laser sur des végétaux ont donné des résultats remarquables, dont des augmentations considérables du rendement lorsque l’engrais liquide est traité au laser, par exemple.
Les résultats ont été tout aussi probants lors d’un essai subséquent, mené dans une université locale de la Colombie-Britannique, au cours duquel des semences de concombres et de maïs ont été traitées au laser : les rendements du maïs et des concombres ont augmenté de 73 % et de 82 % respectivement. D’autres recherches sont en cours de planification au laboratoire de semences de l’établissement.
Essentiellement, dit le cofondateur Mark Shuster, les deux innovations combinées « donnent un coup de fouet » aux cultures, ce qui permet de réduire le cycle de récolte pour les producteurs et d’augmenter leur production.
« Au Canada, en particulier dans l’Ouest, deux semaines supplémentaires à l’automne peuvent être décisives pour certains producteurs, dit M. Shuster. Même en culture intérieure du cannabis, si l’on raccourcit chaque cycle de deux à trois semaines, cela représente un cycle supplémentaire complet par année – et le temps, c’est de l’argent. »
Le biostimulant est déjà offert sur le marché aux États-Unis, mais l’entreprise s’efforce actuellement de mettre sur le marché la technologie laser et la technologie combinée laser-biostimulant.
C’est dans cette optique qu’Organic Path s’est tournée vers Bioenterprise, le Réseau foodtech et agtech du Canada, pour obtenir du soutien grâce à un contact établi au moment opportun par un représentant du programme Ag Ventures Accelerator du ministère de l’Agriculture de la Colombie-Britannique.
« Nous travaillons avec Bioenterprise depuis un peu plus d’un an, et l’organisme nous apporte une aide formidable sur différents aspects des affaires », dit M. Mackay.
Notamment, Bioenterprise a mis l’entreprise en contact avec un cabinet comptable, une société financière qui l’a aidée à réunir des fonds, et un expert-conseil qui l’a aidée à mener à bien le processus réglementaire pour faire homologuer son produit auprès de l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA).
« Il s’agit de passer à la vitesse supérieure, et Bioenterprise a joué un rôle essentiel dans ce que nous avons été en mesure d’accomplir, ajoute M. Shuster. Toutes les suggestions de Bioenterprise sont excellentes, et il est très agréable de travailler avec cette équipe. »
Bioenterprise a aussi mis Organic Path en contact avec le Olds College, où l’entreprise poursuit actuellement ses recherches sur les technologies qu’elle a mises au point pour se préparer à présenter une nouvelle demande de financement dans le cadre du Programme d’aide à la recherche industrielle. L’entreprise mène aussi des essais à grande échelle avec son biostimulant et des semences de maïs aux États-Unis dans le cadre d’une entente avec le Farmers Business Network.
Ces essais visent à valider la technologie et à déterminer comment passer à une production commerciale de masse pour générer des ventes en 2022.
« Ce produit ne fait pas qu’augmenter le rendement; il améliore aussi le système immunitaire de la plante, augmente la densité nutritionnelle et améliore la santé du sol. Il s’agit d’une approche holistique. Si nous pouvons contribuer à la culture d’une plante plus forte et plus résistante, c’est un grand pas pour nous », ajoute M. Mackay.
Bioenterprise est le Réseau foodtech et agtech du Canada. Fort de plus de 15 ans d’expérience au service de l’industrie, ce réseau national et international d’établissements de recherche, d’universitaires, de mentors et d’experts, de bailleurs de fonds et d’investisseurs, d’intervenants du gouvernement et de partenaires de l’industrie aide les petites et moyennes entreprises du secteur agroalimentaire, partout au pays, à connecter, à innover et à grandir.
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