Le Canada lance le premier indice de durabilité agroalimentaire

Une coalition grandissante de partenaires des secteurs public et privé a collaboré à l’élaboration et au lancement, à titre de projet pilote, du premier indice qui présente un portrait intégré et exact de la durabilité du secteur agroalimentaire du Canada.

Posted: Juin 26, 2023

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Par Lilian Schaer pour Bioenterprise Canada

De plus en plus, les consommateurs, les clients, les investisseurs et les organismes de réglementation partout dans le monde s’attendent à ce que la production alimentaire soit plus durable et responsable. Toutefois, le secteur agroalimentaire de la ferme aux points de vente est complexe, de sorte qu’il est difficile non seulement d’établir des bases de référence en matière de durabilité, mais aussi de suivre les progrès à l’égard des mesures prises.

C’est à cela que servira l’indice national de rendement agroalimentaire du Canada. Une coalition grandissante de partenaires des secteurs public et privé a collaboré à l’élaboration et au lancement, à titre de projet pilote, du premier indice qui présente un portrait intégré et exact de la durabilité du secteur agroalimentaire du Canada.

En lançant cet indice, le Canada s’est aussi positionné comme l’un des rares pays à avoir adopté une approche aussi exhaustive visant à mesurer la durabilité de l’ensemble d’un secteur économique.

L’indice repose sur un ensemble de 20 mesures et 130 indicateurs qui s’articulent autour de quatre priorités en matière de durabilité : l’environnement, l’intégrité alimentaire (y compris la sécurité alimentaire), l’économie et le bien-être de la société (y compris l’emploi, la sécurité alimentaire et les soins des animaux de ferme). Dans la mesure du possible, l’indice vise à obtenir des données fondées sur la science et sur des résultats de grande qualité.

Selon le fondateur et coordonnateur national David McInnes, l’indice n’attribue pas de pointage individuel aux fermes et aux entreprises; il est plutôt conçu comme un outil que tous les acteurs du système alimentaire peuvent utiliser pour établir, prouver et améliorer leurs propres activités en matière de durabilité.

Il vise aussi à présenter des résultats nationaux consolidés, de la production à la vente au détail de produits alimentaires, en faisant état des performances positives en matière de durabilité, des domaines nécessitant des améliorations et des lacunes en matière de données. Ces informations ont pour but d’orienter les priorités en matière de politique, de stratégie et de recherche.

L’idée d’un indice national est venue à M. McInnes il y a environ cinq ans, époque où il travaillait sur la marque du Canada pour les produits alimentaires.

« Au cours de ces premiers travaux, il est apparu que beaucoup d’entre nous parlent de la marque du Canada pour les produits alimentaires comme d’une marque de confiance, de haute qualité, sûre et durable, mais comment pouvons-nous la promouvoir et l’étayer par des données? De cette réflexion est née l’idée de créer un indice national. »

M. McInnes est entré en contact avec un petit groupe d’intervenants pour faire valoir son idée, et vers le début de 2020, il a créé la coalition qui réunit aujourd’hui presque 130 partenaires.

L’idée a été adoptée par des associations de producteurs agricoles, des transformateurs, des détaillants, des associations de l’industrie et du commerce, le milieu universitaire et le gouvernement fédéral, et petit à petit, elle s’est étendue aux gouvernements provinciaux, au secteur des services financiers, aux environnementalistes, aux organisations autochtones et aux organismes sociaux.

« Je vois l’indice comme une initiative menée par l’ensemble du système alimentaire, et nous bénéficions d’une vaste représentation de l’ensemble du secteur avec des entités qui représentent tous les grands acteurs de la production, de la transformation et de la vente au détail. C’est un énorme secteur de l’économie et il y a toujours de la place pour d’autres voix. »

La première tâche a consisté à comprendre le besoin d’un indice, ce qui se passe actuellement sur le marché et dans la société, ainsi que les facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) qui sont à l’origine du changement. Cet exercice a aidé à définir la portée du projet, les mesures à prendre pour défendre ce que la marque du Canada représente, et la manière d’en tirer parti pour stimuler la compétitivité du Canada aux échelons national et international, renforcer la confiance des consommateurs et réaliser des progrès.

Un cadre provisoire publié en mai 2022 a permis de recueillir le plus de données de qualité possible pour étayer les indicateurs de l’indice. La première version de l’indice ayant été présentée ce printemps, M. McInnes indique que la prochaine étape consiste à mettre sur pied un centre d’analyse comparative en agroalimentaire pour soutenir l’utilisation et l’évolution à long terme de l’indice, notamment en le solidifiant et en recueillant des données encore plus nombreuses et de meilleure qualité pour améliorer le portrait de la durabilité.

« Pour tous les indicateurs, il existe des lacunes en matière de données qui ne peuvent être résolues facilement, mais nous avons bâti une coalition qui montre que le consensus est possible et qui peut rallier de nombreux secteurs, industries et participants, dit M. McInnes. J’estime que nous avons créé quelque chose qui est à l’avant-garde de ce qui se fait à l’échelle mondiale en matière de durabilité. »

Pour obtenir de plus amples renseignements, notamment sur le projet pilote de l’indice, ses indicateurs et ses mesures, vous pouvez consulter le agrifoodIndex.ca/fr ou communiquer avec David McInnes en écrivant à l’adresse info@agrifoodIndex.ca.

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