Par Lilian Schaer pour Bioenterprise Canada
Au cours de la dernière année, quinze nouvelles solutions de rechange en matière d’engrais ont été mises sur le marché en Ontario, en grande partie grâce au défi Accélération pour les solutions et les technologies relatives aux engrais lancé par le ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales de l’Ontario (MAAARO) en 2022.
Le ministère a annoncé ce programme de deux millions de dollars pour soutenir la commercialisation de solutions locales afin de contrer la flambée des prix des engrais liée à la guerre en Ukraine et d’aider les agriculteurs de l’Est du Canada qui peinent à se procurer cet intrant très précieux qui provient essentiellement de l’étranger.
« Les agriculteurs de l’Ontario nous ont fait part de la nécessité d’accroître notre offre nationale d’engrais, et le défi a répondu à leurs attentes », déclare Lisa Thompson, ministre de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales. « Grâce au soutien offert par ce programme ciblé, des entreprises de partout en Ontario ont pu commercialiser leurs solutions novatrices. Nous continuerons à faire prospérer l’Ontario grâce à des programmes comme celui-ci, qui tiennent compte des priorités des producteurs agricoles ontariens. »
Dans le cadre de cette initiative, les entreprises retenues ont reçu jusqu’à 200 000 $ de subventions pour commercialiser des solutions de rechange prêtes à l’emploi en matière d’engrais.
Le MAAARO s’est tourné vers Bioenterprise Canada pour relever le défi, et l’équipe s’est mise au travail pour lancer rapidement l’initiative, qui consistait à chercher des entrepreneurs prêts à commercialiser leurs produits en moins d’un an.
Le défi comptait 32 entreprises participantes et a donné lieu à un éventail de propositions très concurrentielles axées sur les solutions de remplacement en matière d’engrais, comme les produits biologiques, les biofertilisants, les composts, les biostimulants et l’utilisation de différentes sources de fumier, en plus d’outils d’agronomie de précision et numériques.
« Nous étions à la recherche d’entreprises qui proposaient une innovation réellement susceptible de changer la donne pour les agriculteurs, et nous avons été surpris par le nombre de candidatures que nous avons reçues et par les nombreux entrepreneurs qui étaient prêts à respecter le délai très court du défi », explique Denise Dewar, conseillère en innovation à Bioenterprise.
« Non seulement faisions-nous face à un taux d’inflation élevé et à la situation en Ukraine, mais le gouvernement fédéral venait également d’annoncer de nouveaux objectifs de réduction des émissions liées aux engrais, ajoute-t-elle. Une utilisation efficace et efficiente des engrais est un élément clé de la durabilité future du secteur agricole, mais nous ne devons pas perdre de vue le besoin de rentabilité. »
Haggerty AgRobotics est l’une des neuf entreprises ontariennes qui ont reçu un financement dans le cadre du défi pour ses efforts visant à accélérer l’échantillonnage du sol et à améliorer la qualité de ses résultats.
« L’échantillonnage du sol demande beaucoup de travail, en particulier sur les grandes superficies, et il faut souvent attendre plusieurs jours ou semaines pour recevoir les résultats pendant la période de pointe, explique Jason Gharibo, chargé de projet chez Haggerty. « Nous avons intégré plusieurs technologies dans un seul système, et en définitive, l’objectif est d’intégrer tous les systèmes dans une plateforme unique, automatisée et autonome. »
Grâce au financement, Haggerty sera en mesure de fournir plus rapidement les résultats relatifs à la fertilité des sols et de produire des cartes de la fertilité à très haute résolution afin que les agriculteurs puissent répondre avec plus de précision aux besoins réels de leurs sols. L’automatisation d’une grande partie du processus réduit la quantité de main-d’œuvre nécessaire à l’échantillonnage manuel des sols, ainsi que le nombre d’heures passées par les employés à parcourir les champs pour recueillir des données.
« Nous avons mis à l’essai plusieurs versions du système, explique M. Gharibo. Le financement nous a vraiment permis de devancer nos échéances pour réaliser les tests nécessaires. »
Un autre bénéficiaire du financement, CanGrow Crop Solutions, une entreprise du sud-ouest de l’Ontario, met au point, adapte et fabrique des produits d’engrais liquides et développe également des produits biologiques servant à stimuler la production de cultures agricoles.
Dans le cadre du projet, CanGrow a mis sur le marché quatre nouveaux produits d’engrais qui décomposent les résidus, libèrent les nutriments et favorisent une croissance saine des plantes. Grâce au financement du défi, l’entreprise a mené des essais de produits auprès de cultivateurs, organisé des séances de sensibilisation et de formation et créé un site Web pour soutenir ses activités de marketing.
L’Agence canadienne d’inspection des aliments a accordé les homologations à la fin de l’été 2023 et tous les produits sont désormais offerts sur le marché.
« Nous avons effectué la plupart des essais commerciaux en Ontario, mais aussi dans les Prairies. Nous avons travaillé avec des cultures de pommes de terre, de maïs, de soya, de canola, de haricots pour consommation humaine, de luzerne et de blé », explique Ray McDonald, président et propriétaire de CanGrow. « Sans ce financement, il nous aurait fallu de deux à trois ans de plus pour commercialiser nos produits. Cela permet de concevoir des méthodes de culture et d’exploitation agricole plus durables et plus écologiques. »
Le défi Accélération pour les solutions et les technologies relatives aux engrais a été administré et mis en œuvre par Bioenterprise Canada, le Réseau foodtech et agtech du Canada. Le défi, qui s’est terminé en 2023, a aidé des organisations situées en Ontario à accélérer la commercialisation de produits et de technologies de rechange en matière d’engrais.
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