Une technologie d’analyse du sol qui permet de réaliser des économies est mise à la disposition des agriculteurs de l’Ontario
Par Lilian Schaer
Une technologie innovatrice d’analyse du sol susceptible d’augmenter la rentabilité des fermes de plus de 40 $ par acre est maintenant à la disposition des agriculteurs de l’Ontario grâce à du financement offert par le gouvernement provincial.
L’entreprise Woodrill Farms de Guelph a reçu une subvention du ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales de l’Ontario (MAAARO) l’année dernière dans le cadre du défi Accélération pour les solutions et les technologies relatives aux engrais (le Défi), conçu par le ministère pour soutenir la commercialisation de solutions de rechange en matière d’engrais
« Le portail de données GroundWork est un excellent exemple de la manière dont l’innovation technologique peut profiter aux exploitations agricoles – et grâce au Défi, il est maintenant à la disposition des agriculteurs partout dans la province », déclare Lisa Thompson, ministre de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales. « Cette réussite témoigne de l’importance capitale de continuer à investir dans l’innovation et les activités de commercialisation, qui constituent d’ailleurs une priorité de notre gouvernement. »
Woodrill utilisait déjà son système GroundWork depuis quelques années avant d’utiliser le financement du Défi pour l’étendre aux agriculteurs d’autres régions de l’Ontario.
« GroundWork a été développé alors que nous nous efforcions de mettre en œuvre l’agriculture de précision dans notre exploitation et que nous recherchions la meilleure technologie pour gérer les engrais, les semis et les produits chimiques le plus efficacement possible, selon le type de sol », explique Caleb Niemeyer, agronome et spécialiste de l’agriculture de précision de Woodrill.
Différentes couches de données, notamment des données topographiques, l’imagerie satellite, ainsi que des données sur le rendement et la connectivité électrique, sont recueillies et associées à environ 25 points d’échantillonnage du sol par 100 acres, et chaque dispositif s’enfonce à environ 120 centimètres dans le sol au lieu des quinze centimètres habituels.
« La mesure de la profondeur de la couche arable a un impact considérable sur les concentrations d’azote et les taux de semis. La présence de sable sur du gravier ou de sable sur de l’argile influe sur la disponibilité de l’eau, par exemple. Il est donc important de savoir ce qu’il y a sous les quinze premiers centimètres du sol », explique M. Niemeyer.
Grâce à la subvention de la province, Woodrill a pu construire le portail client de GroundWork. Les agriculteurs qui utilisent ce système peuvent maintenant consulter toutes leurs données en ligne, y compris des cartes pédologiques créées sur mesure et des fiches de prescription des doses d’engrais pour leurs champs au lieu des fichiers PDF reçus par courriel.
Selon M. Niemeyer, les fonds du Défi ont permis à Woodrill d’adapter le portail afin que les producteurs puissent mieux organiser leurs données à l’aide d’un téléphone intelligent et toujours avoir l’information à portée de main lorsqu’ils sont au champ.
Le financement a aussi soutenu le développement de systèmes en coulisses qui permettent aux utilisateurs de générer des cartes en quelques clics, ainsi que l’achat de nouveaux équipements qui permettent à Woodrill de servir rapidement un nombre croissant de producteurs. De fait, sa clientèle se trouvait précédemment dans un rayon d’environ une demi-heure de voiture de Guelph, et s’étend désormais à la quasi-totalité de l’Ontario.
Le système permet aux agriculteurs d’épandre des engrais de manière très stratégique dans les zones où ils obtiendront les meilleurs résultats en matière de récoltes et de rendement du capital investi. La diminution correspondante de l’utilisation d’engrais est bénéfique à la fois pour la rentabilité de l’agriculteur et pour l’environnement.
« En moyenne, en adoptant le semis à taux variable, la gestion de l’engrais et ce type de technologie de cartographie de précision du sol, les exploitations peuvent voir leur rentabilité augmenter de 40 à 50 $ l’acre », ajoute-t-il.
Le financement du Défi a permis à Woodrill de doubler sa capacité et de déployer cette technologie sur une plus grande superficie qu’espérée. L’entreprise a aussi doublé sa capacité en matière de cartographie du sol, ce qui apporte encore plus de valeur ajoutée aux agriculteurs.
Maintenant que le programme de subvention est terminé, Woodrill espère continuer à développer son système GroundWorks, notamment en établissant des partenariats avec d’autres agronomes et entreprises d’agriculture de précision, afin de mettre la technologie à la disposition d’un plus grand nombre d’agriculteurs à l’échelle de l’Ontario.
Le financement du défi Accélération pour les solutions et les technologies relatives aux engrais a été offert par le gouvernement de l’Ontario. Ce projet a été administré et mis en œuvre par Bioenterprise Canada, le Réseau foodtech et agtech du Canada. Le Défi, qui s’est terminé en 2023, a aidé des organisations situées en Ontario à accélérer la commercialisation de produits et de technologies de rechange en matière d’engrais.
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