Le financement public stimule la production locale d’engrais: Une technologie d’enrobage novatrice permet de réduire l’utilisation d’éléments nutritifs sans compromettre les rendements
Par Lilian Schaer pour Bioenterprise Canada
Une usine d’enrobage d’engrais unique en son genre au Canada est désormais opérationnelle et propose une solution innovante en matière d’engrais aux agriculteurs de l’Est du Canada et du Nord-Est des États-Unis.
CRF Agritech, qui a ouvert ses nouvelles installations à St Thomas, en Ontario, le 18 septembre, dispose d’une technologie d’enrobage brevetée qui peut être appliquée à une large gamme d’engrais pour les protéger et pour contrôler leur libération dans l’environnement. Cette technologie permet non seulement de réduire la quantité d’engrais que les agriculteurs doivent apporter à leurs cultures, mais elle aide également à augmenter la production en mettant les nutriments à disposition des plantes au moment opportun.
« Compte tenu des priorités énoncées dans notre stratégie Cultiver l’Ontario, il est rassurant de voir que le secteur agricole trouve des solutions novatrices, conçues en Ontario, pour relever les défis de l’approvisionnement en engrais dans le cadre du défi Accélération pour les solutions et les technologies relatives aux engrais, déclare Lisa Thompson, ministre de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales. « L’ouverture de cette usine d’engrais est un exemple de la façon dont l’engagement de notre gouvernement attire de nouveaux investissements et crée des solutions novatrices pour les agriculteurs de l’Ontario et d’ailleurs. »
Cette usine est le résultat d’une coentreprise entre Sollio Agriculture, plusieurs partenaires agricoles en Ontario et dans les Maritimes, ainsi que des coopératives au Québec, et Pursell, un innovateur en technologie d’enrobage établi en Alabama, explique le directeur général de CRF Agritech, Mike Pastir.
« Il s’agit d’une technologie brevetée qui contrôle la libération des engrais en fonction des besoins des cultures, précise M. Pastir. De cette façon, nous pouvons réduire la quantité d’engrais utilisée, prévenir la lixiviation et la dénitrification, et réduire les émissions de gaz à effet de serre causés par l’oxyde nitreux, sans compromettre les rendements. »
L’un des engrais qui sera produit dans la nouvelle usine de St Thomas, PurYield, fait actuellement l’objet de recherches à l’Université McGill afin de confirmer scientifiquement ses avantages sur le plan agronomique et environnemental. Les résultats préliminaires du projet mené en 2021 et en 2022 montrent que l’utilisation de PurYield est susceptible de réduire de 30 % les émissions de gaz à effet de serre provenant des engrais.
L’autre avantage majeur de l’innovation et de la nouvelle installation de CRF Agritech est sa situation centrale par rapport aux principales zones de production agricole de l’Est du Canada et du Nord-Est des États-Unis, ce qui permet de réduire au minimum les problèmes d’approvisionnement pour les agriculteurs.
« Comme nous sommes établis en Ontario, nous pouvons mettre l’engrais à disposition des agriculteurs au moment et à l’endroit où ils en ont besoin, ce qui permet de réduire notre dépendance aux produits importés, affirme M. Pastir. Nous éliminons ainsi les risques liés à la chaîne d’approvisionnement tout en réduisant l’empreinte carbone globale, car le délai entre la production et la livraison aux producteurs est maintenant beaucoup plus court. »
Plus tôt cette année, CRF Agritech s’est vu décerner une subvention dans le cadre du défi Accélération pour les solutions et les technologies relatives aux engrais du ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales de l’Ontario. Selon M. Pastir, cette aide financière a grandement aidé la jeune entreprise à promouvoir sa solution d’engrais canadienne en Ontario, au Québec et dans les provinces de l’Atlantique.
Notamment, l’entreprise effectue des essais de produits en collaboration avec l’Université McGill et la Ferme de recherche de Sollio Agriculture au Québec. En Ontario, quinze essais sur des cultures de maïs sont en cours dans toute la province cette année, ainsi que deux essais sur des cultures de blé, l’un dans la région de Belmont et l’autre à Ridgetown.
« Le financement du Défi relatif aux engrais nous permet de mettre en place des parcelles de démonstration pour présenter la technologie aux agriculteurs, afin qu’ils puissent voir par eux-mêmes qu’elle est bénéfique pour l’environnement et qu’elle permet d’augmenter les rendements, explique M. Pastir. C’est quelque chose que nous n’aurions pas pu faire sans ce financement, car, comme nous sommes une entreprise en démarrage, nos moyens financiers sont limités. »
Le financement a également permis à M. Pastir d’embaucher un responsable de l’assurance qualité et de se concentrer sur les activités de marketing pour promouvoir le nouvel engrais auprès des agriculteurs.
« Je suis profondément reconnaissant de l’aide que nous avons reçue. Le soutien financier du gouvernement confère de la crédibilité à notre produit, mais ce type de programme nous donne également de nombreuses occasions de développer nos relations publiques, d’améliorer notre marketing et d’accroître notre visibilité. Cette aide est inestimable, mais combien précieuse! »
La technologie d’enrobage peut être appliquée à n’importe quel type d’engrais, y compris le potassium et le phosphore, et pourrait aussi s’étendre à des produits azotés microbiens et biologiques.
« Notre objectif ultime est de préserver l’environnement pour les générations futures et de garantir la rentabilité des agriculteurs, tout en leur offrant un outil qui favorise une production agricole durable », affirme M. Pastir.
Le défi Accélération pour les solutions et les technologies relatives aux engrais est financé par le ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales de l’Ontario.
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