Par Tabitha Caswell pour Bioenterprise<\/p>\n\n\n\n
En d\u00e9cortiquant l\u2019impressionnante carri\u00e8re de M. Rickey Yada, nous d\u00e9couvrons une vie jalonn\u00e9e par des exp\u00e9riences qui soulignent l\u2019importance de rester curieux et ouvert \u00e0 l\u2019inattendu. Les moments cruciaux de sa vie semblent relever du hasard, tout en \u00e9tant marquants comme si l\u2019univers avait tout orchestr\u00e9 pour guider M. Yada vers un avenir dans le domaine de l\u2019alimentation.<\/p>\n\n\n\n
Aujourd\u2019hui, ce membre respect\u00e9 du Comit\u00e9 consultatif sur la science et l\u2019innovation<\/a> (CCSI) [en anglais seulement<\/em>] de Bioenterprise Canada nous raconte son histoire et nous livre son point de vue sur les d\u00e9fis et les possibilit\u00e9s qui existent dans le secteur agricole et agroalimentaire canadien. Vous d\u00e9couvrirez que pour ce leader influent, la passion pour la diffusion des connaissances est aussi vitale que percutante.<\/p>\n\n\n\n Comme les pages corn\u00e9es d\u2019un livre f\u00e9tiche, l\u2019histoire de M. Yada est riche et fertile. Au fil des chapitres, nous remontons le temps pour d\u00e9couvrir que la fascination de cet expert pour la science des aliments trouve son origine dans la cuisine de sa famille, dans ses \u00e9tudes universitaires et ses exp\u00e9riences de laboratoire, et dans ses emplois d\u2019\u00e9t\u00e9.<\/p>\n\n\n\n Le foyer multig\u00e9n\u00e9rationnel des Yada \u00e9tait un centre d\u2019activit\u00e9 culinaire cr\u00e9ative o\u00f9 les journ\u00e9es se d\u00e9roulaient au rythme r\u00e9gulier de la pr\u00e9paration des repas. Pour cette famille nombreuse, la nourriture symbolisait non seulement la subsistance, mais aussi la c\u00e9l\u00e9bration de son h\u00e9ritage japonais, rituel \u00e0 la fois nourricier et rassembleur.<\/p>\n\n\n\n Les aliments ont litt\u00e9ralement soutenu la famille Yada, et ce, \u00e0 plus d\u2019un titre. C\u2019est dans les all\u00e9es de l\u2019\u00e9picerie de son p\u00e8re que le jeune Rickey s\u2019est plong\u00e9 dans l\u2019\u00e9tude des merveilles alimentaires. Derri\u00e8re le comptoir des viandes, un boucher ukrainien lui a expos\u00e9 l\u2019id\u00e9e des fusions alimentaires culturelles, et c\u2019est l\u00e0, parmi les produits frais et color\u00e9s, les coupes de viande personnalis\u00e9es et l\u2019\u00e9ventail de produits pr\u00e9par\u00e9s et emball\u00e9s, qu\u2019il a appris une v\u00e9rit\u00e9 fondamentale : la nourriture est \u00e0 la fois une n\u00e9cessit\u00e9 et un luxe.<\/p>\n\n\n\n Ce contact pr\u00e9coce avec l\u2019entreprise familiale a \u00e9t\u00e9 riche en le\u00e7ons sur l\u2019\u00e9conomie des aliments, sur l\u2019importance du travail acharn\u00e9 et sur les complexit\u00e9s des choix des consommateurs. Il ne s\u2019agissait pas uniquement de garnir les tablettes; il s\u2019agissait de comprendre les besoins des gens et le r\u00f4le important que jouent les aliments dans la vie quotidienne. Cette exp\u00e9rience a influenc\u00e9 le rapport de M. Yada avec les aliments et lui a inculqu\u00e9 une appr\u00e9ciation profonde de la substance qui nous nourrit ainsi qu\u2019une fascination pour la science des aliments. <\/p>\n\n\n\n Un petit coup de pouce du karma<\/strong><\/p>\n\n\n\n Si elles \u00e9taient ancr\u00e9es dans la science, les \u00e9tudes de M. Yada n\u2019ont pas \u00e9t\u00e9 dict\u00e9es \u00e0 l\u2019origine par son int\u00e9r\u00eat pour les aliments. D\u00e9sireux de se cr\u00e9er un avenir diff\u00e9rent de celui de son p\u00e8re, il a jet\u00e9 son d\u00e9volu sur la m\u00e9decine. Mais le chemin est devenu rocailleux apr\u00e8s qu\u2019un d\u00e9go\u00fbt profond suscit\u00e9 par sa premi\u00e8re dissection de grenouille l\u2019a d\u00e9tourn\u00e9 de l\u2019id\u00e9e de devenir m\u00e9decin.<\/p>\n\n\n\n Peu de temps apr\u00e8s, se sentant d\u00e9rout\u00e9, il a retrouv\u00e9 une vieille lettre de recrutement qui lui avait \u00e9t\u00e9 adress\u00e9e par le directeur du D\u00e9partement des sciences de l\u2019alimentation de l\u2019Universit\u00e9 de la Colombie-Britannique<\/a> (UBC) [en anglais seulement<\/em>]. La d\u00e9couverte de cette lettre qu\u2019il avait d\u2019abord ignor\u00e9e a \u00e9t\u00e9 un tournant d\u00e9cisif : une nouvelle voie se dessinait.<\/p>\n\n\n\n Apr\u00e8s r\u00e9flexion, M. Yada a mis le doigt sur le catalyseur silencieux qui l\u2019attirait vers une discipline o\u00f9 la chimie et la biochimie ne sont pas des concepts abstraits, mais des entit\u00e9s dynamiques et tangibles qui contribuent \u00e0 nourrir le monde. S\u00e9duit par une bourse d\u2019\u00e9tudes, il a entrepris des \u00e9tudes en sciences des aliments. <\/p>\n\n\n\n Entre sa troisi\u00e8me et sa quatri\u00e8me ann\u00e9e d\u2019universit\u00e9, il a occup\u00e9 un emploi d\u2019\u00e9t\u00e9 dans une petite usine familiale de production alimentaire de Vancouver, o\u00f9 il a pu mettre \u00e0 profit ses talents tout en apprenant les rouages de la fabrication des aliments, avant de se trouver confront\u00e9 \u00e0 un autre choix : continuer de travailler dans cette entreprise, ou entreprendre des \u00e9tudes sup\u00e9rieures.<\/p>\n\n\n\n \u00c9tant donn\u00e9 que chaque possibilit\u00e9 le rapprochait de sa vocation, M. Yada s\u2019est laiss\u00e9 guider par son instinct, toujours d\u00e9sireux d\u2019explorer plus avant. \u00c0 la crois\u00e9e des chemins, il s\u2019est donc orient\u00e9 vers les \u00e9tudes sup\u00e9rieures, puis vers un poste de professeur, pour finalement obtenir le statut d\u2019enseignant au Coll\u00e8ge d\u2019agriculture de l\u2019Ontario<\/a> de l\u2019Universit\u00e9 de Guelph<\/a> [les deux sites sont en anglais seulement<\/em>]. <\/p>\n\n\n\n M. Yada a pass\u00e9 30 ans \u00e0 l\u2019Universit\u00e9 de Guelph, o\u00f9 il a occup\u00e9 plusieurs fonctions de direction, dont celles de directeur du D\u00e9partement des sciences des aliments, de vice-pr\u00e9sident adjoint \u00e0 la recherche et de titulaire de la Chaire de recherche du Canada en structure des prot\u00e9ines alimentaires. Ses contributions et ses r\u00e9alisations ont \u00e9t\u00e9 r\u00e9compens\u00e9es en 2017 par l\u2019attribution d\u2019un doctorat honorifique en sciences. <\/p>\n\n\n\n Depuis 2014, M. Yada est professeur et doyen \u00e0 la Facult\u00e9 des syst\u00e8mes fonciers et alimentaires<\/a> [en anglais seulement<\/em>] de l\u2019UBC et joue de nombreux r\u00f4les au sein de plusieurs associations, comit\u00e9s et r\u00e9seaux au Canada et \u00e0 l\u2019\u00e9tranger. En plus d\u2019\u00eatre membre du CCSI de Bioenterprise, il est conseiller scientifique aupr\u00e8s du Conseil d\u2019administration. <\/p>\n\n\n\n Se rem\u00e9morant avec nostalgie une s\u00e9rie de \u00ab hasards \u00bb, comme il le dit lui-m\u00eame, M. Yada attribue tous les moments d\u00e9cisifs de son parcours \u00e0 \u00ab une sorte de karma \u00bb. Parall\u00e8lement, il respecte et reconna\u00eet le soutien g\u00e9n\u00e9reux qu\u2019il a re\u00e7u de mentors et de collaborateurs tout au long de son cheminement. Fort d\u2019un riche bagage de connaissances et d\u2019une vision \u00e9largie du syst\u00e8me alimentaire du Canada, il livre gracieusement son point de vue \u00e0 ce sujet.<\/p>\n\n\n\n Le grand d\u00e9fi de la s\u00e9curit\u00e9 alimentaire<\/strong><\/p>\n\n\n\n M. Yada consid\u00e8re que la s\u00e9curit\u00e9 alimentaire au Canada est un d\u00e9fi en \u00e9volution, exacerb\u00e9 par les crises mondiales actuelles qui s\u2019entrechoquent. Selon lui, les conflits g\u00e9opolitiques, les changements climatiques et les ph\u00e9nom\u00e8nes comme la pand\u00e9mie de COVID-19 et l\u2019inflation ont mis la s\u00e9curit\u00e9 alimentaire au premier plan, tout en accentuant la d\u00e9pendance aux banques alimentaires.<\/p>\n\n\n\n Cette situation fait ressortir des lacunes dans notre syst\u00e8me alimentaire, mais aussi des possibilit\u00e9s d\u2019am\u00e9lioration. Toutefois, M. Yada pr\u00e9vient que ces possibilit\u00e9s ne se pr\u00e9senteront pas sans combat, et que ce combat sera difficile \u00e0 mener.<\/p>\n\n\n\n \u00ab S\u2019il y avait une solution simple, nous l\u2019aurions d\u00e9j\u00e0 mise en \u0153uvre. Mais je sais que nous en sommes capables. Et heureusement, de nombreux \u00eatres humains, comme les universitaires et les entrepreneurs, sont pr\u00eats \u00e0 se battre. Comme le dit Barack Obama, \u201cLes choses difficiles sont difficiles\u201d. J\u2019ajouterais \u00e0 cela le slogan de sa campagne, cr\u00e9\u00e9 par Edith Childs, \u201cFired up, ready to go<\/em>! (On est motiv\u00e9 et pr\u00eat \u00e0 se lancer!). J\u2019entends par l\u00e0 que nous devons \u00eatre pr\u00eats \u00e0 travailler d\u2019arrache-pied pour surmonter les obstacles, et que quand une situation se pr\u00e9sente, nous devons \u00eatre pr\u00eats \u00e0 l\u2019affronter. \u00bb<\/p>\n\n\n\n Au milieu de ces d\u00e9fis, M. Yada voit de brillants exemples de progr\u00e8s. \u00ab L\u2019innovation est une chose positive que ces difficult\u00e9s apportent au secteur alimentaire. Durant la pand\u00e9mie, en particulier, nous avons tous pris conscience de l\u2019importance de l\u2019approvisionnement en aliments locaux. \u00bb<\/p>\n\n\n\n M. Yada affirme que l\u2019innovation est essentielle pour renforcer la s\u00e9curit\u00e9 alimentaire en permettant de conserver les aliments locaux au-del\u00e0 de leur p\u00e9riode de croissance naturelle.<\/p>\n\n\n\n \u00ab Les limites saisonni\u00e8res sont de gros obstacles pour le syst\u00e8me alimentaire canadien. Dans le domaine de la transformation des aliments, cette r\u00e9alit\u00e9 a donn\u00e9 lieu \u00e0 des recherches et \u00e0 des technologies innovantes qui nous permettent non seulement de conserver des aliments salubres, mais de les converser dans leur \u00e9tat naturel encore plus longtemps. \u00bb<\/p>\n\n\n\n Ces innovations vont au-del\u00e0 des m\u00e9thodes de conservation traditionnelles telles que la mise en conserve et la cong\u00e9lation. Les m\u00e9thodes modernes de traitement non thermique transcendent ces pratiques et permettent de prolonger la dur\u00e9e de conservation d\u2019un aliment tout en pr\u00e9servant ses qualit\u00e9s naturelles de go\u00fbt, de texture et d\u2019apparence. Le traitement non thermique comprend diverses techniques non li\u00e9es \u00e0 la temp\u00e9rature, comme le contr\u00f4le de la lumi\u00e8re UV et de la pression, et les recherches dans ce domaine sont prometteuses.<\/p>\n\n\n\n Il en d\u00e9coule un triple avantage : l\u2019acc\u00e8s \u00e0 des aliments \u00e0 la fois sains et naturels, et ce, toute l\u2019ann\u00e9e. Ce genre de progr\u00e8s montre que les d\u00e9fis peuvent stimuler la cr\u00e9ativit\u00e9 et conduire \u00e0 des strat\u00e9gies de remplacement en mati\u00e8re de conservation des aliments, ce qui permet d\u2019\u00e9largir les modes de consommation traditionnels des produits locaux.<\/p>\n\n\n\n M. Yada souligne les travaux sur la conservation non thermique r\u00e9alis\u00e9s \u00e0 l\u2019UBC, o\u00f9 un nouveau centre d\u2019innovation entrera bient\u00f4t en service. <\/p>\n\n\n\n Le BC Food and Beverage Innovation Centre de l\u2019Universit\u00e9 de la Colombie-Britannique<\/strong><\/p>\n\n\n\n Le nouveau BC Food and Beverage Innovation Centre<\/a> (FBIC) [en anglais seulement<\/em>], fruit d\u2019un partenariat entre la Facult\u00e9 des syst\u00e8mes fonciers et alimentaires de l\u2019UBC et le BC Food Hub Network<\/a> [en anglais seulement<\/em>] du minist\u00e8re provincial de l\u2019Agriculture et de l\u2019Alimentation, a pour mission de favoriser la croissance de l\u2019industrie alimentaire canadienne gr\u00e2ce \u00e0 la recherche collaborative et \u00e0 du soutien pratique.<\/p>\n\n\n\n Le FBIC accueille aussi le Endowed Food and Beverage Innovation Professorship<\/a> [en anglais seulement<\/em>], un poste de professeur actuellement occup\u00e9 par M. Anubhav Pratap-Singh, dont le r\u00f4le consiste \u00e0 diriger le nouveau centre, \u00e0 faire progresser les technologies de transformation modernes, \u00e0 favoriser l\u2019innovation en mati\u00e8re de produits, \u00e0 soutenir et \u00e0 promouvoir le d\u00e9veloppement de programmes \u00e9ducatifs et \u00e0 renforcer la recherche au sein du BC Food Hub Network.<\/p>\n\n\n\n Dot\u00e9 d\u2019installations ultramodernes r\u00e9parties sur plus de 9 500 pieds carr\u00e9s (ou 880 m\u00e8tres carr\u00e9s), le FBIC vise \u00e0 stimuler l\u2019innovation et la croissance dans le secteur de la transformation alimentaire en am\u00e9liorant l\u2019acc\u00e8s \u00e0 la technologie, aux scientifiques sp\u00e9cialis\u00e9s dans l\u2019alimentation et la nutrition, ainsi qu\u2019aux services aux entreprises. Ce r\u00e9seau soutiendra l\u2019industrie, les communaut\u00e9s et les \u00e9tablissements d\u2019enseignement. <\/p>\n\n\n\n La mise sur pied de ce centre d\u2019innovation est le fruit de l\u2019effort collectif n\u00e9cessaire pour que le Canada atteigne son plein potentiel en tant que chef de file mondial dans le domaine de l\u2019alimentation et de l\u2019agriculture.<\/p>\n\n\n\n Tirer profit des produits agricoles canadiens<\/strong><\/p>\n\n\n\n Aux yeux de M. Yada, le Canada est une puissance sous-exploit\u00e9e qui a la capacit\u00e9 de montrer la voie \u00e0 suivre au monde entier. Connu pour ses exportations de produits agricoles de haute qualit\u00e9, le Canada n\u2019a pas encore pleinement tir\u00e9 parti de la valeur ajout\u00e9e de ces produits. <\/p>\n\n\n\n Par comparaison, la Nouvelle-Z\u00e9lande excelle dans la valorisation de son lait de brebis<\/a> et de son agneau<\/a> [les deux sites sont en anglais seulement<\/em>] en les transformant en produits plus lucratifs et plus faciles \u00e0 consommer. L\u00e0-bas, le lait en poudre, les jarrets d\u2019agneau pr\u00e9par\u00e9s et d\u2019autres produits se vendent individuellement.<\/p>\n\n\n\n \u00ab En Nouvelle-Z\u00e9lande, on facilite la vie des consommateurs. La valeur des produits individuels d\u00e9passe de loin la valeur de l\u2019ensemble de leurs composants. Nous avons aussi la capacit\u00e9 de le faire au Canada gr\u00e2ce \u00e0 nos ressources, mais nous n\u2019avons pas encore d\u00e9couvert comment tirer le maximum de valeur de nos mati\u00e8res premi\u00e8res \u00bb, dit-il.<\/p>\n\n\n\n \u00c0 l\u2019instar des moutons de Nouvelle-Z\u00e9lande, M. Yada estime que le Canada pourrait tirer un meilleur parti de ses c\u00e9r\u00e9ales, de ses fruits et de ses l\u00e9gumes. Il mentionne un autre actif pr\u00e9cieux que nous n\u2019exploitons pas \u00e0 son maximum : nos donn\u00e9es.<\/p>\n\n\n\n L\u2019avenir de l\u2019agriculture r\u00e9side dans la prospection des donn\u00e9es<\/strong><\/p>\n\n\n\n \u00ab L\u2019avenir de l\u2019agriculture passe par les donn\u00e9es \u00bb, dit M. Yada, qui explique que la cl\u00e9 de l\u2019\u00e9volution de l\u2019agriculture r\u00e9side dans l\u2019utilisation efficace des donn\u00e9es. \u00ab Je ne pense pas que nous ayons besoin de g\u00e9n\u00e9rer plus de donn\u00e9es. Je pense que nous devons d\u00e9couvrir ce que contiennent les donn\u00e9es dont nous disposons d\u00e9j\u00e0. \u00bb Il souligne que la richesse des informations d\u00e9j\u00e0 collect\u00e9es rec\u00e8le un potentiel inexploit\u00e9 d\u2019am\u00e9lioration de notre qualit\u00e9 de vie dans de nombreux domaines, dont l\u2019un des plus importants est notre syst\u00e8me alimentaire. <\/p>\n\n\n\n La prospection de donn\u00e9es est le processus qui consiste \u00e0 d\u00e9couvrir des anomalies, des corr\u00e9lations et des mod\u00e8les dans de vastes ensembles de donn\u00e9es afin de pr\u00e9dire les r\u00e9sultats. Ce processus fait appel \u00e0 l\u2019apprentissage automatique et \u00e0 l\u2019analyse statistique pour diss\u00e9quer les donn\u00e9es, les examiner sous diff\u00e9rents angles et les synth\u00e9tiser en informations utiles. Gr\u00e2ce \u00e0 une analyse minutieuse, ces informations peuvent servir \u00e0 pr\u00e9voir les tendances et \u00e0 pr\u00e9venir les probl\u00e8mes avant qu\u2019ils ne se manifestent. <\/p>\n\n\n\n M. Yada imagine un avenir o\u00f9 les donn\u00e9es de l\u2019industrie agricole sont non seulement collect\u00e9es, mais aussi analys\u00e9es et appliqu\u00e9es de mani\u00e8re strat\u00e9gique pour am\u00e9liorer l\u2019efficacit\u00e9, la production et la durabilit\u00e9 du secteur, tout en conciliant les avantages et les consid\u00e9rations \u00e9thiques. \u00ab Je m\u2019interroge m\u00eame sur l\u2019utilisation du mot “avenir”, car l\u2019impact de cette technologie se fait d\u00e9j\u00e0 sentir. \u00bb<\/p>\n\n\n\n Au chapitre des consommateurs, l\u2019impact est d\u00e9j\u00e0 \u00e9vident. La puissance des donn\u00e9es et de l\u2019apprentissage automatique permet de pr\u00e9dire les habitudes d\u2019achat, ce qui permet aux entreprises d\u2019\u00eatre proactives dans le d\u00e9veloppement de nouveaux produits. De cette mani\u00e8re, elles gardent une longueur d\u2019avance et sont en mesure de r\u00e9pondre efficacement aux attentes des consommateurs. L\u2019analyse fond\u00e9e sur l\u2019intelligence artificielle (IA) permet de r\u00e9pondre plus rapidement aux demandes du march\u00e9, de r\u00e9duire les risques de s\u00e9curit\u00e9 et d\u2019optimiser la gestion des stocks afin d\u2019\u00e9viter les pertes li\u00e9es aux rappels ou aux incidents de s\u00e9curit\u00e9.<\/p>\n\n\n\n Au chapitre de la production, les progr\u00e8s de l\u2019IA et de l\u2019apprentissage automatique remod\u00e8lent l\u2019agriculture, conduisant \u00e0 des fermes intelligentes et \u00e0 l\u2019automatisation. Des technologies comme les tracteurs autonomes et la d\u00e9termination du moment des r\u00e9coltes \u00e0 partir des donn\u00e9es sont de plus en plus r\u00e9pandues. Par exemple, \u00e0 la ferme Chudleigh\u2019s Apple Farm<\/a> [en anglais seulement<\/em>], en Ontario, des donn\u00e9es optiques sont utilis\u00e9es pour d\u00e9terminer le moment optimal de la r\u00e9colte, ce qui am\u00e9liore le rendement et la qualit\u00e9. Des innovations comme la robotique contribuent \u00e0 att\u00e9nuer les p\u00e9nuries de main-d\u2019\u0153uvre et \u00e0 garantir la qualit\u00e9 constante et l\u2019uniformit\u00e9 de la production et de la pr\u00e9paration des aliments.<\/p>\n\n\n\n L\u2019int\u00e9gration rapide de la technologie dans le secteur alimentaire et agricole contraste avec le discours r\u00e9cent sur l\u2019agriculture r\u00e9g\u00e9n\u00e9ratrice et les mouvements de souverainet\u00e9 alimentaire pr\u00f4nant un retour aux m\u00e9thodes agricoles traditionnelles, et peut sembler \u00e0 certains comme l\u2019opposition de deux forces. M. Yada nous \u00e9claire sur ce sujet.<\/p>\n\n\n\n Concilier les m\u00e9thodes d\u2019autrefois avec les nouvelles technologies <\/strong><\/p>\n\n\n\n \u00ab Personnellement, je ne consid\u00e8re pas que la technologie est en concurrence avec les m\u00e9thodes naturelles et traditionnelles. Je pense qu\u2019elles sont compl\u00e9mentaires et non contradictoires, \u00bb dit M. Yada, qui illustre son raisonnement \u00e0 l\u2019aide de deux exemples.<\/p>\n\n\n\n Dans les champs, les machines agricoles comme les moissonneuses-batteuses pourraient \u00eatre consid\u00e9r\u00e9es comme des outils agricoles traditionnels. Nous avons vu les moissonneuses-batteuses passer de machines manuelles \u00e0 des engins dot\u00e9s de technologies de pointe comme des capteurs optiques et la robotique. Il s\u2019agit d\u2019une symbiose qui se traduit par un niveau de pr\u00e9cision accru et qui procure de nombreux avantages en mati\u00e8re d\u2019efficacit\u00e9, tout en cr\u00e9ant des possibilit\u00e9s de g\u00e9rer et d\u2019am\u00e9liorer les sols.<\/p>\n\n\n\n
Les aliments au c\u0153ur de la culture familiale<\/strong><\/p>\n\n\n\n
\u00c0 la d\u00e9fense des aliments locaux<\/strong><\/p>\n\n\n\n