{"id":15895,"date":"2023-11-27T11:44:39","date_gmt":"2023-11-27T16:44:39","guid":{"rendered":"https:\/\/bioenterprise.ca\/?p=15895"},"modified":"2023-11-27T11:46:49","modified_gmt":"2023-11-27T16:46:49","slug":"des-solutions-durables-pour-reduire-la-montagne-de-dechets","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/bioenterprise.ca\/fr\/des-solutions-durables-pour-reduire-la-montagne-de-dechets\/","title":{"rendered":"Des solutions durables pour r\u00e9duire la montagne de d\u00e9chets"},"content":{"rendered":"\t\t
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Le Dr<\/sup>\u00a0Franco\u00a0Berruti, professeur \u00e0 l\u2019Universit\u00e9 Western Ontario (UWO), titulaire d\u2019une chaire de recherche industrielle du CRSNG et membre du Comit\u00e9 consultatif sur la science et l\u2019innovation de Bioenterprise, nous met en garde contre la plus grande menace \u00e0 la r\u00e9ussite du d\u00e9veloppement durable \u2013 l\u2019accroissement d\u00e9mographique \u2013 et nous pr\u00e9sente ses plus r\u00e9cents projets de recherche sur le biocharbon.<\/strong><\/p>\n\n\n\n

Par Tabitha Caswell pour Bioenterprise<\/strong><\/p>\n\n\n\n

Devant la montagne de d\u00e9fis \u00e0 relever, il est difficile de rester optimiste quand on imagine l\u2019avenir de l\u2019humanit\u00e9 et de la vie sur terre. Mais gr\u00e2ce aux recherches et aux innovations d\u2019\u00e9minents scientifiques comme Franco Berruti, nous sommes capables d\u2019escalader cette montagne et de relever des d\u00e9fis comme les changements climatiques et la n\u00e9cessit\u00e9 de nourrir une population grandissante. \u00c0 la fois r\u00e9aliste et r\u00eaveur, M. Berruti reconna\u00eet la sombre r\u00e9alit\u00e9 qui se dessine pour notre plan\u00e8te. Mais son amour in\u00e9branlable pour la nature et l\u2019environnement le pousse \u00e0 continuer vers le sommet sans abandonner.<\/p>\n\n\n\n

Titulaire de la Chaire de recherche industrielle en conversion thermochimique de la biomasse et des d\u00e9chets en ressources bio-industrielles<\/a> [en anglais seulement<\/em>] du Conseil de recherches en sciences naturelles et en g\u00e9nie du Canada<\/a> (CRSNG) depuis 2018, Franco Berruti nous livre ses r\u00e9flexions sur l\u2019un des sujets les plus importants de notre \u00e9poque : les d\u00e9chets.<\/p>\n\n\n\n

De la mort na\u00eet la vie<\/strong><\/p>\n\n\n\n

L\u2019histoire de M. Berruti commence dans la campagne italienne fertile, o\u00f9 il entretenait les jardins et les vignobles familiaux, vivait parmi les animaux et pratiquait l\u2019\u00e9quitation, et o\u00f9 il a appris \u00e0 conduire un tracteur d\u00e8s l\u2019\u00e2ge de 10 ans. C\u2019est l\u00e0, \u00e0 la ferme de ses grands-parents, que le jeune Franco a \u00e9t\u00e9 t\u00e9moin pour la premi\u00e8re fois de l\u2019\u00e9quilibre d\u00e9licat de la nature.<\/p>\n\n\n\n

La vie rurale a cette fa\u00e7on de marquer profond\u00e9ment les humains, r\u00e9v\u00e9lant la v\u00e9rit\u00e9 et la beaut\u00e9 dans le cycle infini de la vie et de la mort, et ce jeune gar\u00e7on impressionnable n\u2019\u00e9tait pas insensible \u00e0 l\u2019influence extraordinaire de la nature. L\u00e0-bas, \u00e0 la ferme, les d\u00e9chets \u00e9taient un tr\u00e9sor, un outil, une ressource. Ils retournaient \u00e0 la terre, au sol, aux plantes, aux animaux, aux \u00eatres humains. \u00c0 l\u2019\u00e9poque, le jeune Franco n\u2019a peut-\u00eatre pas compris l\u2019importance de ce concept, mais son enfance a sans aucun doute fa\u00e7onn\u00e9 son avenir et sa mission.<\/p>\n\n\n\n

Malgr\u00e9 son attrait pr\u00e9coce pour les lettres et sciences humaines, apr\u00e8s le secondaire, le jeune Franco s\u2019est d\u00e9tourn\u00e9 de sa passion pour le grec, le latin et les arts et a obtenu un dipl\u00f4me de troisi\u00e8me cycle en g\u00e9nie chimique \u00e0 Politecnico di Torino<\/a> [en italien et en anglais seulement<\/em>], en Italie. \u00c0 l\u2019\u00e2ge de 25 ans, il s\u2019est install\u00e9 au Canada pour \u00e9tudier \u00e0 l\u2019Universit\u00e9 de Waterloo<\/a> [en anglais seulement<\/em>] o\u00f9 il a obtenu une ma\u00eetrise \u00e8s sciences appliqu\u00e9es, puis son doctorat.<\/p>\n\n\n\n

M. Berruti a exerc\u00e9 diverses fonctions de direction, de l\u2019Universit\u00e9 de Calgary<\/a> [en anglais seulement<\/em>] \u00e0 l\u2019Universit\u00e9 de la Saskatchewan<\/a> [en anglais seulement<\/em>] o\u00f9 il a \u00e9t\u00e9 doyen de la facult\u00e9 d\u2019ing\u00e9nierie, pour finalement atterrir \u00e0 l\u2019Universit\u00e9 Western Ontario<\/a> [en anglais seulement<\/em>]; il est aussi un membre estim\u00e9 du Comit\u00e9 consultatif sur la science et l\u2019innovation<\/a> (CCSI) [en anglais seulement<\/em>] de Bioenterprise.<\/p>\n\n\n\n

M. Berruti jouit d\u2019une r\u00e9putation l\u00e9gendaire pour la mise au point de technologies innovantes et l\u2019\u00e9tablissement d\u2019un r\u00e9seau solide au Canada, en Am\u00e9rique du Nord et dans le monde entier. Ses travaux prim\u00e9s<\/a> [en anglais seulement<\/em>] couvrent tout le spectre de la boucle de valorisation des d\u00e9chets. Dans le domaine de la durabilit\u00e9, nous pourrions tracer une ligne pr\u00e9cise entre l\u2019industrie p\u00e9troli\u00e8re et gazi\u00e8re et l\u2019industrie de la conversion de la biomasse, qui semblent se situer aux antipodes du spectre. Mais M. Berruti choisit d\u2019enjamber cette ligne de mani\u00e8re \u00e0 garder une solide prise de pied tout en poursuivant l\u2019ascension vers le sommet.<\/p>\n\n\n\n

S\u2019ajustant pour maintenir cette position apr\u00e8s chaque mouvement, il tire des le\u00e7ons de son pass\u00e9 et avance progressivement vers l\u2019ascension finale. Son objectif et sa vision s\u2019incarnent dans cette simple d\u00e9claration : \u00ab Dans mon esprit, comme dans la nature, le gaspillage n\u2019existe pas. \u00bb<\/p>\n\n\n\n

Exposer des ressources cach\u00e9es<\/strong><\/p>\n\n\n\n

M. Berruti croit en une approche durable o\u00f9 les d\u00e9chets sont consid\u00e9r\u00e9s comme des ressources, vision guid\u00e9e par le cycle naturel o\u00f9 rien n\u2019est gaspill\u00e9. Il se passionne pour la protection de l\u2019environnement et pr\u00f4ne la red\u00e9finition de la fin de vie comme le d\u00e9but d\u2019un cycle nouveau, qui consiste \u00e0 transformer les r\u00e9sidus en de nouveaux produits.<\/p>\n\n\n\n

\u00ab Quand un arbre meurt, il retourne \u00e0 la terre et engraisse le sol au profit de nouveaux arbrisseaux. C\u2019est la m\u00eame chose quand un animal meurt ou est d\u00e9vor\u00e9 par un autre animal. Dans la nature, o\u00f9 il n\u2019y a pas de d\u00e9charges, il y a toujours un \u00e9quilibre. Nous devrions donc examiner comment toute chose, y compris les produits inorganiques, peut servir de mati\u00e8re premi\u00e8re pour un nouvel usage \u00e0 la fin de sa vie utile. \u00bb L\u2019\u00e9quipe de M. Berruti \u00e0 l\u2019Institute for Chemicals and Fuels from Alternative Resources<\/a> (ICFAR) [en anglais seulement<\/em>] et d\u2019autres chercheurs ont prouv\u00e9 ce concept avec succ\u00e8s. \u00ab Nous pouvons utiliser n\u2019importe quel r\u00e9sidu et le transformer en un nouveau produit qui aura une nouvelle vie. \u00bb<\/p>\n\n\n\n

Nombre de ses \u00e9tudiants et coll\u00e8gues partagent cette philosophie, qui stimule leurs recherches et leur engagement \u00e0 r\u00e9soudre des dilemmes complexes. Ils voient un int\u00e9r\u00eat \u00e0 s\u2019attaquer aux complexit\u00e9s du recyclage de mat\u00e9riaux difficiles comme les plastiques contamin\u00e9s, qu\u2019ils consid\u00e8rent comme un reflet des probl\u00e8mes du monde r\u00e9el et comme une occasion de changer concr\u00e8tement les choses. Selon M. Berruti, il est possible de donner une seconde vie \u00e0 tout type de d\u00e9chet.<\/p>\n\n\n\n

La jonction des mati\u00e8res premi\u00e8res et des techniques<\/strong><\/p>\n\n\n\n

Selon M. Berruti, on entend par d\u00e9chet tout ce qui devient encombrant \u00e0 la fin de sa vie utile, notamment les sous-produits organiques issus de l\u2019agriculture, les r\u00e9sidus forestiers, ainsi que les r\u00e9sidus alimentaires et d\u2019\u00e9picerie. \u00c0 cela s\u2019ajoutent les sous-produits inorganiques comme le p\u00e9trole et le gaz, le plastique et divers produits chimiques. Lorsqu\u2019un de ces mat\u00e9riaux encombrants est utilis\u00e9, il devient une mati\u00e8re premi\u00e8re qui r\u00e9int\u00e8gre le cycle pour cr\u00e9er quelque chose de nouveau.<\/p>\n\n\n\n

Au fil des ans, M. Berruti a adopt\u00e9 une approche multifacette en mati\u00e8re de recherche, int\u00e9grant \u00e0 la fois des ressources durables et non durables pour d\u00e9velopper des produits \u00e0 valeur ajout\u00e9e. C\u2019est souvent \u00e0 cette intersection qu\u2019il est possible de tirer parti des similitudes entre les proc\u00e9d\u00e9s utilis\u00e9s pour le raffinage des huiles lourdes et le concassage des d\u00e9chets de la biomasse. Cette approche globale permet de s\u2019attaquer efficacement \u00e0 des probl\u00e8mes complexes.<\/p>\n\n\n\n

Devant la complexit\u00e9 des mati\u00e8res premi\u00e8res, il est n\u00e9cessaire de bien comprendre les diff\u00e9rents r\u00e9sidus (agricoles, industriels et autres) ainsi que les diff\u00e9rentes m\u00e9thodes pour traiter ces r\u00e9sidus le plus efficacement possible. En examinant cette probl\u00e9matique sous divers angles et en int\u00e9grant la recherche interdisciplinaire, M. Berruti et son \u00e9quipe mettent \u00e0 profit leurs connaissances des processus thermochimiques et biologiques pour trouver des applications concr\u00e8tes. Un de leurs projets prioritaires a pour but d\u2019\u00e9tendre la production de biocharbon aux exploitations agricoles.<\/p>\n\n\n\n

Les merveilleux avantages du biocharbon<\/strong><\/p>\n\n\n\n

Le biocharbon est un charbon poreux riche en carbone issu du processus de pyrolyse, qui consiste \u00e0 chauffer des r\u00e9sidus de biomasse d\u2019origine agricole, foresti\u00e8re ou alimentaire en l\u2019absence d\u2019oxyg\u00e8ne. Ce proc\u00e9d\u00e9 d\u00e9compose les mol\u00e9cules de la mati\u00e8re premi\u00e8re sans les br\u00fbler et produit une forme stable de carbone. Contrairement aux essais visant \u00e0 produire des liquides comme des biocarburants \u00e0 partir de ces r\u00e9sidus, qui s\u2019av\u00e8rent jusqu\u2019ici co\u00fbteux et moins efficaces que les produits p\u00e9troliers, le biocharbon offre une solution plus accessible et plus pratique, ainsi que des avantages substantiels.<\/p>\n\n\n\n

Dans l\u2019\u00e9conomie circulaire agricole, le biocharbon sert d\u2019engrais \u00e0 base de carbone. Sa nature poreuse am\u00e9liore la qualit\u00e9 du sol, favorisant un environnement propice \u00e0 la vie microbienne et \u00e0 la croissance des plantes.<\/p>\n\n\n\n

Le biocharbon joue \u00e9galement un r\u00f4le environnemental important dans la s\u00e9questration du carbone en capturant le dioxyde de carbone de l\u2019atmosph\u00e8re sous une forme stable qui est ensuite r\u00e9introduite dans le sol. En plus de pi\u00e9ger le carbone et de l\u2019emp\u00eacher de contribuer aux \u00e9missions de gaz \u00e0 effet de serre, cela am\u00e9liore la fertilit\u00e9 et la structure du sol.<\/p>\n\n\n\n

M. Berruti consid\u00e8re le biocharbon comme une source importante d\u2019ajout de valeur dans l\u2019\u00e9conomie circulaire, car il offre aux agriculteurs une solution polyvalente pour l\u2019utilisation des r\u00e9sidus, contrairement aux sous-produits liquides et gazeux issus de la biomasse, qui sont d\u2019une utilit\u00e9 limit\u00e9e. \u00ab Si nous misons sur le biocharbon plut\u00f4t que sur la production de liquides, les agriculteurs pourront transformer leurs d\u00e9chets en produits fertilisants susceptibles de donner des r\u00e9sultats imm\u00e9diats. \u00bb<\/p>\n\n\n\n

En outre, les agriculteurs peuvent effectuer la totalit\u00e9 de ce processus, de mani\u00e8re autonome, \u00e0 la ferme. Mais comment? Gr\u00e2ce \u00e0 un dispositif innovateur.<\/p>\n\n\n\n

La machine verte<\/strong><\/p>\n\n\n\n

M. Berruti et son \u00e9quipe ont con\u00e7u une machine qui permet aux producteurs agricoles de convertir leurs d\u00e9chets organiques en biocharbon, ce qui offre de nombreux avantages comme l\u2019amendement du sol, la fertilisation et la s\u00e9questration du carbone.<\/p>\n\n\n\n

\u00ab Un producteur peut jeter dans la machine des r\u00e9sidus solides comme des tiges de ma\u00efs, des branches d\u2019arbres, des feuilles, de la liti\u00e8re pour poulets, du fumier \u2013 pratiquement n\u2019importe quelle mati\u00e8re organique. Le biocharbon qui en ressort peut ensuite \u00eatre \u00e9pandu dans les champs. C\u2019est l\u00e0 que les choses deviennent int\u00e9ressantes, car nous pouvons produire des amendements de sol et des engrais, en plus de s\u00e9questrer le carbone pour obtenir des cr\u00e9dits compensatoires, et ce, \u00e0 la ferme. \u00bb<\/p>\n\n\n\n

\u00c0 l\u2019heure actuelle, il existe un prototype \u00e0 des fins d\u2019essais en laboratoire qui permet de produire des \u00e9chantillons de biocharbon. L\u2019\u00e9quipe a con\u00e7u un dispositif de plus grande taille pour une utilisation \u00e0 la ferme, en collaboration avec des organisations et des experts internationaux. M. Berruti compte int\u00e9grer ces travaux pour mettre au point une unit\u00e9 de d\u00e9monstration, marquant ainsi l\u2019aboutissement des recherches de l\u2019\u00e9quipe et une \u00e9tape importante vers l\u2019application commerciale.<\/p>\n\n\n\n

Mais avant que M. Berruti ne puisse concr\u00e9tiser sa vision et mettre la technologie \u00e0 la disposition des agriculteurs, l\u2019\u00e9quipe doit s\u2019attaquer \u00e0 un important obstacle \u00e0 la commercialisation : la disponibilit\u00e9 de la mati\u00e8re premi\u00e8re. C\u2019est qu\u2019ici, au Canada, nous sommes confront\u00e9s \u00e0 des limitations saisonni\u00e8res qui compromettent la possibilit\u00e9 d\u2019utiliser la technologie en continu de mani\u00e8re rentable. Toutefois, des partenariats \u00e9tablis en Am\u00e9rique centrale et en Am\u00e9rique du Sud, o\u00f9 des cultures poussent toute l\u2019ann\u00e9e, pr\u00e9sentent des d\u00e9bouch\u00e9s int\u00e9ressants.<\/p>\n\n\n\n

\u00ab Si nous mettons au point une technologie tr\u00e8s polyvalente qui fonctionne au Canada, o\u00f9 nous avons quatre saisons, et que nous pouvons l\u2019utiliser toute l\u2019ann\u00e9e, notamment dans des serres, nous surmonterons facilement les h\u00e9sitations des investisseurs canadiens et internationaux. \u00bb<\/p>\n\n\n\n

Biocharbon 2.0<\/strong><\/p>\n\n\n\n

Un autre projet auquel travaille l\u2019\u00e9quipe de M. Berruti ajoute une dimension pr\u00e9cieuse au biocharbon, le faisant passer \u00e0 un niveau sup\u00e9rieur. L\u2019\u00e9quipe collabore avec une entreprise de l\u2019Alberta \u00e0 la mise au point d\u2019engrais \u00e0 lib\u00e9ration lente, riches en nutriments, \u00e0 partir de r\u00e9sidus de biomasse.<\/p>\n\n\n\n

Ils commencent par produire du biocharbon poreux, puis l\u2019am\u00e9liorent en y ajoutant des nutriments essentiels tels que l\u2019azote, le potassium et le soufre. Ce processus transforme le biocharbon en un engrais encore plus efficace, ce qui lui conf\u00e8re un quadruple avantage : s\u00e9questration du carbone, amendement du sol, meilleure interaction avec les plantes et la vie microbienne dans le sol, et une valeur fertilisante accrue comparable \u00e0 celle des engrais chimiques traditionnels.<\/p>\n\n\n\n

Cette innovation permet de recycler des d\u00e9chets en un produit de valeur, tout en assurant la production \u00e0 grande \u00e9chelle. \u00ab Nous pouvons \u00e9liminer une mati\u00e8re encombrante et la transformer en possibilit\u00e9s extraordinaires \u00bb, se r\u00e9jouit M. Berruti. L\u2019engrais produit est assez abondant pour \u00eatre distribu\u00e9 en vue d\u2019essais pouss\u00e9s sur le terrain, ce qui enthousiasme l\u2019\u00e9quipe en raison des retomb\u00e9es possibles.<\/p>\n\n\n\n

\u00c9tablissement d\u2019un \u00ab camp de base \u00bb<\/strong><\/p>\n\n\n\n

La carri\u00e8re de M. Berruti est jalonn\u00e9e de contributions importantes gr\u00e2ce \u00e0 son r\u00f4le de leader dans diverses initiatives de collaboration et de r\u00e9seautage international. Il travaille avec diligence pour cr\u00e9er un point d\u2019atterrissage o\u00f9 l\u2019int\u00e9gration des id\u00e9es, la recherche, les ressources et la science appliqu\u00e9e peuvent se rencontrer \u2013 une sorte de camp de base de la collaboration.<\/p>\n\n\n\n

Notamment, il a dirig\u00e9 de grands projets comme le Agricultural Biorefinery Innovation Network<\/a> [en anglais seulement<\/em>], la plateforme de pyrolyse des R\u00e9seaux de centres d\u2019excellence BioFuelNet<\/a> et la contribution du Canada au R\u00e9seau Royaume-Uni\u2013Canada pour le captage du carbone.<\/p>\n\n\n\n

Sur les plans universitaire et professionnel, l\u2019engagement de M. Berruti envers la recherche est illustr\u00e9 par ses diverses fonctions administratives. Il est l\u2019un des fondateurs de l\u2019Institute for Chemicals and Fuels from Alternative Resources (ICFAR) de l\u2019Universit\u00e9 Western. \u00c0 l\u2019ICFAR, il a facilit\u00e9 l\u2019\u00e9tablissement de partenariats industriels et utilis\u00e9 des programmes f\u00e9d\u00e9raux comme les chaires de recherche industrielle du CRSNG pour d\u00e9velopper l\u2019\u00e9quipe. Cette croissance a \u00e9t\u00e9 strat\u00e9gique : des postes ont \u00e9t\u00e9 transform\u00e9s en chaires de recherche afin d\u2019embaucher davantage de membres du corps enseignant, ce qui a permis de faire passer la composition de l\u2019\u00e9quipe de deux \u00e0 cinq membres.<\/p>\n\n\n\n

Sous sa direction, l\u2019ICFAR a cr\u00e9\u00e9 un r\u00e9seau solide qui collabore avec plusieurs universit\u00e9s, secteurs et partenaires internationaux. Ce r\u00e9seau soutient un environnement de recherche dynamique compos\u00e9 d\u2019environ 50 \u00e9tudiants dipl\u00f4m\u00e9s, 10 \u00e9tudiants postdoctoraux et plusieurs chercheurs internationaux et professeurs invit\u00e9s.<\/p>\n\n\n\n

Ce parcours d\u2019autonomie et de r\u00e9silience, men\u00e9 uniquement avec l\u2019aide de contacts de l\u2019industrie et du gouvernement f\u00e9d\u00e9ral, est une source de fiert\u00e9 pour M. Berruti. \u00ab Nous avons parcouru un long chemin. C\u2019\u00e9tait difficile, mais en m\u00eame temps tr\u00e8s gratifiant \u00bb, dit-il.<\/p>\n\n\n\n

Des d\u00e9bouch\u00e9s parmi les d\u00e9tritus<\/strong><\/p>\n\n\n\n

La liste des projets en cours de M. Berruti et de son \u00e9quipe est bien trop longue pour \u00eatre parcourue en une seule fois. Elle montre clairement que les possibilit\u00e9s li\u00e9es \u00e0 la transformation des d\u00e9chets en ressources dans le contexte des difficult\u00e9s associ\u00e9es aux changements climatiques et aux pratiques humaines sont infinies. Les effets d\u00e9vastateurs des incendies et des inondations au Canada et dans le monde, dont nous sommes les t\u00e9moins directs, montrent qu\u2019il est urgent de nous attaquer aux probl\u00e8mes environnementaux.<\/p>\n\n\n\n

M. Berruti souligne que la conversion des d\u00e9chets en produits de valeur pr\u00e9sente un vaste potentiel, qui est encore embryonnaire. La r\u00e9ussite de la transformation globale repose non seulement sur l\u2019expertise technique, mais aussi sur le sens des affaires, car si nos connaissances ne cessent de se d\u00e9velopper, elles ne se traduisent pas toutes encore par des applications pratiques.<\/p>\n\n\n\n

\u00ab Nous avons les connaissances. Il faut maintenant que des entrepreneurs s\u2019en emparent et les transforment en entreprises commerciales \u00bb, dit-il. En outre, les attitudes de la soci\u00e9t\u00e9 \u00e9voluent, les gens r\u00e9clament des solutions aux probl\u00e8mes, ce qui souligne l\u2019immense capacit\u00e9 d\u2019innovation en mati\u00e8re de pratiques durables.<\/p>\n\n\n\n

\u00c0 la recherche de l\u2019\u00e9quilibre<\/strong><\/p>\n\n\n\n

M. Berruti estime que l\u2019\u00e9poque actuelle est passionnante, en particulier pour les jeunes, car elle permet de s\u2019engager \u00e0 la fois dans la recherche et le d\u00e9veloppement et dans la mise en \u0153uvre commerciale de processus durables. Mais il est aussi tr\u00e8s inquiet pour l\u2019avenir de notre plan\u00e8te et de l\u2019humanit\u00e9.<\/p>\n\n\n\n

\u00ab La base change constamment. La population mondiale ne cesse d\u2019augmenter, et c\u2019est l\u00e0 le plus gros probl\u00e8me \u00bb, dit-il sans d\u00e9tour. Malgr\u00e9 les progr\u00e8s r\u00e9alis\u00e9s dans la r\u00e9duction des \u00e9missions et des d\u00e9chets ici, en Am\u00e9rique du Nord, les d\u00e9fis dans les pays en d\u00e9veloppement \u00e9clipsent nos am\u00e9liorations. Ces pays, qui s\u2019efforcent de rattraper les nations d\u00e9velopp\u00e9es, connaissent une croissance industrielle fulgurante qui a des r\u00e9percussions marqu\u00e9es sur l\u2019environnement. Les progr\u00e8s r\u00e9alis\u00e9s sont d\u00e8s lors annul\u00e9s par la destruction des ressources naturelles, comme la d\u00e9forestation de la for\u00eat amazonienne, l\u2019un des plus grands puits de carbone au monde.<\/p>\n\n\n\n

Ligne droite vers le sommet<\/strong><\/p>\n\n\n\n

Comment pouvons-nous, collectivement, franchir une crevasse aussi large et surmonter ces obstacles et ces revers? Lorsqu\u2019on lui pose la question, M. Berruti r\u00e9pond qu\u2019il voit une lueur d\u2019espoir dans des projets comme la plantation d\u2019arbres en Afrique, qui peuvent absorber le CO2<\/sub>, en particulier dans des r\u00e9gions o\u00f9 les \u00e9missions sont appel\u00e9es \u00e0 augmenter. Toutefois, le principal probl\u00e8me reste de trouver un \u00e9quilibre entre les possibilit\u00e9s d\u2019am\u00e9lioration de l\u2019environnement et la diversit\u00e9 des connaissances, de l\u2019expertise et de la volont\u00e9 politique de l\u2019ensemble de la population mondiale.<\/p>\n\n\n\n

L\u2019\u00e9tat fluctuant de cet \u00e9quilibre le laisse sceptique quant \u00e0 la possibilit\u00e9 d\u2019atteindre un avenir durable, car les efforts actuels sont insuffisants pour contrer les effets n\u00e9gatifs de la croissance d\u00e9mographique et de l\u2019exploitation de l\u2019environnement.<\/p>\n\n\n\n

M. Berruti conseille donc aux jeunes Canadiens de chercher \u00e0 exploiter et \u00e0 mettre en \u0153uvre des technologies innovantes, non seulement ici au Canada, mais aussi dans les pays en d\u00e9veloppement, o\u00f9 l\u2019impact sera le plus important. \u00c0 l\u2019heure actuelle, il est convaincu qu\u2019il s\u2019agit l\u00e0 de la cl\u00e9 de vo\u00fbte d\u2019un avenir durable pour nous tous.<\/p>\n\n\n\n

Le point de vue de M. Berruti nous permet d\u2019acqu\u00e9rir une compr\u00e9hension \u00e9largie, mais fractionn\u00e9e, des probl\u00e8mes et des solutions entourant l\u2019un des sujets les plus pressants du monde en mati\u00e8re de d\u00e9veloppement durable. Bien que la montagne de d\u00e9chets puisse sembler intimidante \u00e0 la lecture des paroles graves et des mises en garde de M. Berruti, il est \u00e9vident que la recherche et l\u2019innovation ont permis de progresser vers le sommet, et continuent de le faire. Ne perdons pas encore espoir. Ce sont les humains qui ont cr\u00e9\u00e9 ce probl\u00e8me, et si nous agissons \u00e0 temps, nous devrions un jour \u00eatre en mesure de le r\u00e9gler.<\/p>\n\t\t\t\t\t\t<\/div>\n\t\t\t\t<\/div>\n\t\t\t\t\t<\/div>\n\t\t<\/div>\n\t\t\t\t\t<\/div>\n\t\t<\/section>\n\t\t\t\t

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