OzoneBio

OzoneBio crée le premier nylon 66 sans émissions au monde en utilisant des déchets recyclés de l’industrie de la pâte et du papier.

Posted: Août 17, 2022

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Une jeune entreprise crée le tout premier bionylon produit sans émissions à partir de résidus

Bioenterprise Canada et des partenaires soutiennent OzoneBio sur la voie de la commercialisation

Par Lilian Schaer

Une entreprise canadienne spécialisée dans la technologie verte a mis au point une technologie qui a donné lieu au premier nylon 66 produit sans émissions au monde, et c’est en suprarecyclant les résidus de l’industrie des pâtes et papiers qu’elle y est arrivée. Cette percée extraordinaire de la jeune entreprise OzoneBio pourrait changer la donne dans la lutte contre les changements climatiques.

Le nylon 66 est un renforçateur de plastique que l’on trouve dans tout, notamment les pièces d’auto, les emballages alimentaires, les vêtements et les chaussures, et son principal élément constitutif est un composé appelé acide adipique. Les raffineries pétrochimiques qui fabriquent de l’acide adipique produisent aussi des volumes élevés d’émissions d’oxyde de diazote, un gaz à effet de serre qui est 300 fois plus néfaste pour l’atmosphère que le dioxyde de carbone.

Les cofondatrices d’OzoneBio, Khorcheska Batyrova et Anna Khusnutdinova, ont étudié ensemble. Après avoir obtenu leur doctorat, elles se sont retrouvées à l’Université de Toronto, où elles ont toutes deux obtenu une bourse de recherche postdoctorale.

« Le monde ne peut arrêter d’utiliser ce polymère parce que c’est l’un des plus résistants qui existent, mais nous avons découvert une façon de produire de l’acide adipique sans émissions en utilisant des biocatalyseurs et des enzymes », explique Khorcheska. Elle ajoute que le procédé qu’elle et Anna ont mis au point est aussi beaucoup moins coûteux et plus simple que la production traditionnelle.

Leur technologie verte repose sur l’utilisation de résidus de bois traité bon marché – des sous-produits de l’industrie des pâtes et papiers qui sont considérés comme des déchets toxiques, ce qui rend leur élimination difficile – et de nouvelles enzymes naturelles qu’elles appellent « cellules zombies ».

« Pour stabiliser nos nouvelles enzymes, nous les laissons à l’intérieur des cellules où elles sont naturellement stables, explique Khorcheska. Nous ne maintenons pas les cellules en vie, mais nous ne les laissons pas mourir non plus; nous les mettons dans un état intermédiaire, raison pour laquelle nous les appelons “cellules zombies” ».

La substance qui résulte de ce bioprocédé, dont le taux de rendement de conversion est de 98 %, est une poudre d’acide adipique. Les deux chercheuses sont en train d’optimiser et d’adapter leur technologie et ont suscité l’intérêt de multinationales spécialisées dans les produits chimiques et de grandes marques de vêtements de sport.

L’année dernière, OzoneBio a obtenu une place dans un accélérateur de technologies vertes appelé IndieBio, dans la Silicon Valley, en Californie. C’est de cette manière que les chercheuses ont rencontré Paul Richards d’Innovacorp, une société de capital-risque de la Nouvelle-Écosse qui est aussi partenaire de Bioenterprise, le réseau foodtech et agtech du Canada.

M. Richards a aidé OzoneBio à obtenir l’espace de laboratoire nécessaire au Verschuren Centre, qui est aussi partenaire du réseau, sur l’île du Cap-Breton. C’est ce qui a amené la jeune entreprise à s’installer en Nouvelle-Écosse, en plus de donner un bon coup de fouet à sa croissance.

« Innovacorp et le Verschuren Centre ont été d’un soutien inestimable et nous ont fourni l’accès aux installations dont nous avions besoin pour franchir les étapes techniques nécessaires à l’obtention d’un diplôme dans l’un des programmes de biologie les plus intensifs de la Silicon Valley, Indie Bio SF11 », affirme Khorcheska.

C’est aussi M. Richards qui a présenté OzoneBio à l’équipe de Bioenterprise Canada. Au cours de rencontres subséquentes tenues aux deux semaines, un mentor de Bioenterprise a offert aux chercheuses de précieux conseils d’affaires et des suggestions sur les possibilités de financement et les a mises en contact avec d’éventuels partenaires stratégiques comme Emissions Reductions Alberta, WinPak, Total Energies Corbon et l’Institute for Chemicals and Fuels from Alternative Resources.

Bioenterprise Canada est le réseau foodtech et agtech du Canada. Fort de plus de 15 ans d’expérience au service de l’industrie, ce réseau national et international d’établissements de recherche, d’universitaires, de mentors et d’experts, de bailleurs de fonds et d’investisseurs, d’intervenants du gouvernement et de partenaires de l’industrie aide les petites et moyennes entreprises du secteur agroalimentaire, partout au pays, à connecter, à innover et à grandir.

Pour en apprendre davantage au sujet de Bioenterprise ou pour devenir un partenaire du réseau, consultez le site Web https://bioenterprise.ca ou communiquez avec Carla Berquó. Courriel : carla.berquo@bioenterprise.ca / téléphone : 519.821.2960 (poste 205) / 1.866.464.4524.

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