Gaia Protein

L’intérêt pour l’interaction entre la santé humaine et la santé animale a permis à la vétérinaire Claudia Koch de canaliser ses efforts entrepreneuriaux vers le monde des protéines d’insectes.

Posted: Sep 14, 2021

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Gaia Protein,

Une jeune entreprise mise sur l’élevage de grillons et la récupération d’énergie pour produire une protéine durable

Gaia Protein tire parti du soutien de Bioenterprise et du programme Alberta Yield

Par Lilian Schaer pour Bioenterprise

L’intérêt pour le rapport entre la santé humaine et la santé animale a amené la vétérinaire Claudia Koch à canaliser ses efforts entrepreneuriaux vers le monde des protéines d’insectes.

Mme Koch est la cofondatrice et la scientifique en chef de Gaia Protein [en anglais seulement], une jeune entreprise de Calgary qui mise sur l’élevage durable de grillons pour répondre à la demande mondiale grandissante de protéines.

« J’ai commencé à m’intéresser à l’entomoculture après avoir lu le rapport de 2013 de la FAO (l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture) sur la sécurité alimentaire et l’alimentation animale et le rôle qu’elles peuvent jouer dans le changement climatique, dit-elle. Le défi auquel nous sommes tous confrontés est la nécessité d’accroître la production de protéines tout en réduisant nos émissions; les protéines d’insectes carboneutres sont notre réponse. »

Les insectes font partie intégrante de l’alimentation humaine en Asie, en Amérique du Sud et en Afrique, et si l’entomoculture n’est pas nouvelle en soi, Mme Koch affirme que Gaia Protein fait preuve d’innovation en passant de la production fondée sur de petits modèles agricoles à des systèmes de production efficaces et à grande échelle.

En Europe et en Amérique du Nord, on s’intéresse de plus en plus à l’élevage d’insectes comme source de protéines pour l’alimentation animale, en particulier les larves de mouches soldat noires et de ténébrions meuniers. Gaia, toutefois, se concentre sur l’élevage de grillons, parce que leur cycle de vie court se prête bien à une production efficace, et qu’ils conviennent parfaitement à l’alimentation humaine.

« Les grillons sont particulièrement riches en protéines, et les gens sont plus ouverts à en consommer qu’à manger des vers. Et si d’autres insectes peuvent être élevés dans des résidus alimentaires, les grillons ont besoin d’une alimentation précise pour se développer. L’alimentation constitue l’intrant principal en entomoculture », explique Mme Koch.

L’une des innovations principales de son entreprise est l’élaboration d’un régime alimentaire exclusif répondant aux besoins nutritionnels particuliers des grillons, en collaboration avec des entomologistes et le Centre de recherche sur les aliments pour animaux de l’Université de la Saskatchewan. L’aliment en question n’est pas encore offert sur le marché; il fait actuellement l’objet d’essais et d’évaluations en vue de sa commercialisation éventuelle.

L’autre innovation clé de l’approche de Gaia est la récupération de la chaleur industrielle rejetée par l’infrastructure de compression du gaz naturel de l’Alberta pour chauffer ses installations d’élevage de grillons.

« Les grillons n’utilisent pas l’énergie tirée de leur alimentation pour maintenir une température interne constante. Les installations d’élevage doivent donc être maintenues à une température élevée. C’est une manière d’obtenir de la chaleur qui n’entraîne aucune émission, et comme nous réutilisons la chaleur industrielle rejetée, c’est en fait un moyen de compenser nos propres émissions de carbone. »

Même si l’entreprise vise essentiellement le marché des ingrédients destinés à l’alimentation humaine, elle se prépare d’abord à lancer des produits alimentaires destinés aux oiseaux sauvages et s’emploie aussi à mettre au point un biofertilisant à base d’excréments de grillons.

Récemment, Gaia a franchi une étape clé de son développement après avoir été acceptée au programme d’accélération Alberta Yield, ce qui lui a permis de travailler en étroite collaboration avec Michael McGee, directeur de l’innovation de Bioenterprise, et avec Richard Brommeland de la société TEC Edmonton (maintenant appelée Innovate Edmonton).

« Ils ont appris les subtilités de notre entreprise et ont déployé un effort colossal pour nous soutenir et nous aider à atteindre nos objectifs à l’époque, dit Mme Koch. Le programme Alberta Yield a été formidable, mais leurs apports techniques et leurs encouragements, qui sont importants dans le domaine de l’innovation, ont été incroyables. »

La participation au programme s’accompagne également d’une adhésion d’un an au réseau foodtech et agtech du Canada, et Mme Koch est reconnaissante d’avoir la chance de bénéficier de différents services de soutien aux entrepreneurs, d’avoir accès à ce réseau national d’entreprises et d’experts, et d’être tenue informée des nouvelles possibilités d’affaires et de financement.

Le Canada a la possibilité de devenir un chef de file mondial de l’entomoculture, croit Mme Koch, en exploitant les capacités et le savoir-faire existants dans les domaines de l’élevage, des intrants alimentaires, de la nutrition et de la logistique.

« Nous ne cherchons pas à remplacer qui que ce soit dans l’agriculture traditionnelle. Nous avons beaucoup de chance, au Canada, d’avoir accès à des aliments salubres et bon marché, et si nous pouvons tirer parti de cette richesse et l’appliquer à l’entomoculture, tout en profitant d’une énergie à faible coût, nous pourrons assurément faire du Canada un chef de file mondial. L’établissement d’une nouvelle industrie et d’une nouvelle composante mondiale dans le système alimentaire nécessite l’intervention de nombreux acteurs, mais il est vraiment passionnant de voir autant de progrès dans ce domaine. »

Pour obtenir plus d’information au sujet du programme Alberta Yield, envoyez un courriel à Alexandra Burdett à l’adresse alexandra.burdett@bioenterprise.ca.